Marathon de Cracovie 2019 4


30 ans après mon dernier en passage en Pologne, à une époque où le Rideau de Fer séparait l’Europe en deux, j’avais programmé d’y retourner avec Valérie afin de lui faire découvrir une des plus belles villes d’Europe Centrale.

En plus, se déroulait à la même date le marathon (comme c’est curieux !)

Arrivés le vendredi sous une grosse chaleur (28 degrés), nous nous rendîmes aussitôt au village marathon distant de 2 kilomètres au beau milieu d’un parc, où je retrouvais plusieurs amis de Courir le Monde avec qui j’avais déjà couru sur plusieurs continents.

Le samedi, la météo avait nettement changé avec un ciel couvert et 15 degrés de moins 😟. Visite le matin du camp de concentration d’Auschwitz terriblement difficile au point de vue émotionnel et promenade l’après-midi dans la vieille ville.

Pour bien préparer le marathon du lendemain, je m’étais inscrit avec un copain sur les 10 km avec un départ à 21h30, déguisés bien sûr,  Yoda pour moi, Captain America pour mon pote.

Après un repas pantagruélique de spécialités polonaises dont les fameux pierogi, j’ai juste eu le temps de revêtir mon déguisement de Maître Yoda et de me diriger au départ au milieu de 4.000 coureurs stupéfaits qui visiblement n’avaient jamais vu de coureurs déguisés.

Après un magnifique spectacle pyrotechnique sur les monuments historiques de la Grande Place, le départ est donné au milieu d’une foule incroyable et sous  des décibels de rock. Le parcours n’est pas toujours bien éclairé, les runners ont souvent trop tendance à zigzaguer mais le parcours est superbe autour du Château, de la Cathédrale et de la traversée des parcs. Nos déguisements rencontrent un franc succès auprès des jeunes et de la presse locale.

Après 54 minutes, nous en terminons, un peu fatigués quand même du fait de nos tenues peu respirantes.

Le lendemain, la donne a changé.

Il a plus des trombes d’eau toute la nuit et les chaussées sont détrempées. Le départ est donné sous la pluie et libère les 6.400 concurrents du marathon. Il ne fait guère plus de 10 degrés et je me pose pas mal de questions quant à ma forme du jour. Je suis parti avec Nathalie, qui vient de réaliser 3h33 au dernier marathon de Paris et notre objectif du jour est d’accompagner le meneur des 3h45 le plus longtemps possible et viser au moins les sub-4heures comme depuis le début de l’année.

Le parcours traverse le centre historique avant de longer la Vistule sur plusieurs kilomètres. La route est inondée et nous oblige à faire de nombreux écarts afin d’éviter d’avoir les pieds trempés. En plus, il y a peu de place pour doubler du fait de la trop forte densité du peloton, sans parler des nids-de-poule particulièrement dangereux pour les chevilles. J’ai perdu depuis longtemps Nathalie que je soupçonne de vouloir rattraper le meneur des 3h30.

Au semi, passé en 1h50, je double le meneur des 3h45 pour adopter mon propre rythme (5’10 au km). Longue ligne droite passionnante de 5 km jusqu’à la ville de Nowa Huta, vestige de la cité stalinienne donc particulièrement horrible,puis retour sur la même ligne droite qu’à l’aller, où je croise les copains qui n’ont pas terminé leur boucle et je leur envoie quelques mots d’encouragement.

Le retour coïncide avec le fameux 30ème kilomètre et le vent souffle de face, accompagné d’une pluie glaciale (ah oui, Eau se dit « voda » » en polonais 😉, peut-être un hommage à Yoda). Je ne sens plus mes mains gelées et arrive difficilement à saisir les gobelets aux ravitaillements. Consolation : personne de me double malgré mon petit coup de mou (5’35 au km).

Passage au 30ème km : je sens la forme revenir et les jambes moins lourdes. Je décide donc d’accélérer pour en finir plus rapidement. Je me dis alors que ce serait sympa de faire un clin d’œil à Laurent LETURGER en réalisant un 3h42 (son chrono de Paris). Les 4 derniers kilomètres se font à moins de 5mn au kilo. Autant dire que je ne fais que doubler comme un Pacman. Dernier raidillon au 41ème avant de contourner le Château de Wawel et d’aborder la ligne droite qui traverse la vieille ville jusqu’à l’arrivée. La foule incroyable présente alors pousse les coureurs dans leurs derniers retranchements. Une dernière accélération où même Valérie me loupera et je franchis la ligne en 3h40. Pas trop fatigué mais frigorifié, je ne m’attarde pas et rentre rapidement à l’hôtel me réchauffer.

J’avoue que je ne croyais guère à ce chrono avant la course au vu du repas « diététique « de la veille, de la météo exécrable du début à la fin,et surtout des 10 km mais le Vieux avait quelques ressources auxquelles je ne pensais même pas 😁 et maintenant, je saurai que conseiller à mes Padawans pour qu’Ils battent leur record 😉

A présent, 3 jours de repos avant de m’aligner sur le marathon de Sénart pour accompagner une Padawan souhaitant passer sous les 4 heures. La vie est belle, les z’amis quand on a la santé !

 

Laurent Masset

 

 

 

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4 commentaires sur “Marathon de Cracovie 2019

  • mm
    Laurent Leturger Auteur de l’article

    Époustouflant Maître Yoda ! Rien ne arrête même pas la pluie, le vent, la pseudo fatigue et un dîner conséquent la veille !
    Tu nous donnes de la force et de l’inspiration à tous… mais quelque part tu nous dégoûtes un peu aussi…. Respect !

  • mm
    Eric LONCHAMPT

    Que dire : les repas de la veille te réussisent mieux à Cracovie qu’à Marseille, mon cher YODA ! Et il n’y avait pas le stade vélodrôme… Félicitation et à bientôt, hâte de te retrouver au Mont!

  • Nicolas SOJA

    Un enchaînement de dingue, et un 10km la veille en soir 😮 54min.. puis un marathon sous un déluge en 3h40… Oui ce ne sont que des chiffres… mais quand ils sont impressionnants, faut les souligner! 🙂 Respect! Comme dit Eric, plus polonais que marseillais Ahah! 😀
    Félicitations!!! et merci beaucoup pour ce partage, merveilleux récit d’un joli séjour à l’étranger! Un marathon dont on entend peu parler.. 🙂
    Quelle forme! Robocop!