Marathon de Paris 2019 4


Voici les récits de course de notre team ASM Warriors qui ont participé au marathon de Paris.

 

Récit de Olivier

Un récit de course, c’est un peu comme un vieux Columbo … on connait déjà la fin.
Ma première saison à l’ASM a été une sorte de remise à plat sportive. Des années de course en solitaire, un peu toujours les mêmes parcours … il était temps que je me fasse un peu violence et que je me remette pour de bon à l’entrainement. Le démarrage a été un peu dur au mois de septembre, j’ai totalement calé en octobre à cause d’une phlébite. Mais, avec chacun un gros objectif, on s’est mis sérieusement à l’entrainement avec Caro dès la fin des fêtes de fin d’année. Et une des préparations les plus sérieuses pour mon 8ème marathon avec un objectif de moins de 4h.
Nous voilà la veille de la course. Je suis patraque depuis quelques jours, gros mal au ventre, peut-être un peu de stress pour la 1ère fois. Caro me poursuit pour me faire prendre des cachets magiques. La veille, ça commence à aller mieux, je croise les doigts pour que ça tienne jusqu’au lendemain.
On retrouve une partie des coureurs de l’ASM par hasard à la gare de Saint-Germain. L’ambiance est joyeuse … ça fait du bien. Arrivée Place de l’Etoile, le reste de la troupe part à la consigne, je pars de mon côté, histoire de pouvoir me concentrer.
Après 7 marathons de Paris, je réalise que le départ est toujours autant le bordel. J’avais prévu de partir à 9h15. Il n’a jamais fait aussi froid pour un MDP. Et finalement, je passe sous l’arche seulement à 9h30 avec le sas des 4h qui nous talonnent. Je peux donc oublier ma stratégie de départ qui était de me caler entre 2 vagues à 5’40. Emporté par le flot, je suis à 5’30, pas moyen de ralentir sans être bousculé. Les km se suivent sans problème, le nouveau parcours est plutôt sympa en passant Place Vendôme/Opéra. Au 5ème km, Caro est là et me dit que je cours trop vite. C’est pas faux mais tout va bien …
La montée de Daumesnil passe toute seule, me voilà sur le plat dans le Bois de Vincennes, ça commence un peu à s’éclaircir, on court moins les uns sur les autres. Bientôt le retour dans Paris. Caro est là comme prévu au 20ème, je commence à me réchauffer, je lui laisse mes gants. Tout va bien, je passe le semi dans les temps, soit 01:56. Après le ravitaillement du 24ème, je vois Laurent M. qui cherche Thomas. Nous faisons un peu de chemin ensemble. Je laisse Laurent filer devant et je vois ensuite Thierry essayant de nous prendre en photo. On arrive sur les quais, ça commence à taper dans le dur. On enchaine les montées et les descentes, je passe à 5’40 pour calmer le jeu. Tout va encore bien mais mes quadriceps commencent à chauffer. Le mur des 30 km passe mais je sens mon rythme cardiaque s’accélérer. Au 35ème, la montée après la Porte d’Auteuil me fait passer dans le rouge, je suis à plus de 90% de ma FCM. Comme il reste 7km, pour assurer le finish, je marche un peu pour faire redescendre la FC. Là les cuisses ne font pas que chauffer, elles commencent à se tétaniser. Le Bois de Boulogne est une vraie souffrance. J’ai hâte de voir la dernière boucle devant le musée Louis Vuitton. Je ralentis pour m’économiser au max et finir quand même en courant. Dernière ligne droite avant l’avenue Foch, j’accélère tout ce que je peux. Les encouragements de la foule me donnent de l’énergie. Enfin la ligne d’arrivée, je la franchis et m’accroche à une rambarde. Je prends un peu de temps à reprendre mes esprits.

Résultats : 4:05’14 soit toujours pas en dessous des 4 heures mais quand même 20 minutes de moins que l’année dernière.
Conclusion : les séances de fractionné + un vrai plan d’entrainement, ça paye … mais va falloir encore bosser pour passer sous la barre des 4h.

Récit de Marina

Mon aventure du Marathon de Paris a débuté en avril 2018.

Victime d’un accident de moto, ma préparation pour le marathon de CAEN en juin 2018 est compromise.
Dès l’ouverture des inscriptions pour le MDP 2019, je prends mon dossard et décide de m’inscrire à l’ASM en septembre.
Après deux tests de VMA, la découverte du fractionné et des premières sorties longues, me voilà embarquée pour une série de 10 semaines de préparation spécifique marathon.
Tonio me donne ses instructions : pas de trail, de la route, du plat, 2 séances de club et deux séances le week-end dont une longue le dimanche.
Progressivement, avec l’aide de Thierry mon binôme du dimanche je découvre des durées et distances plus longues.
Le parcours de St Gemme n’a plus de secret pour nous et pour les filles qui préparent Cheverny et que l’on retrouve tous les dimanches avec Djamel, Valérie L, Sylvain, Thierry.
L’esprit de groupe me motive et je me rassure lorsque j’enchaîne 10km le samedi et 28 le dimanche à l’entraînement.
Le semi marathon de Rambouillet confirme que je suis bien et me rassure.

Malgré tout, mon corps souffre un peu et mes deux genoux s’enflamment.
A trois semaines du MDP je souffre trop, je consulte : syndrome rotulien.
Infiltration le lundi précédent et là, grosse souffrance et grosse interrogation .
J’ai le sentiment que jamais je ne pourrais courir dimanche.
Pourtant, la douleur se calme, s’estompe sans pour autant disparaître mais je pense que ça tiendra.

Eric et Isabelle sont là pour veiller sur mes genoux alors que je consulte habituellement pour une tendinite au coude.

L’effervescence monte la dernière semaine avec un passage au salon du running avec ma fille Julie vendredi qui pleure déjà à l’idée de ce qui m’attend le dimanche.

L’organisation se précise aussi et mes Loulouttes sont prises en charge par Valérie L, Marianne et Laurence M que je ne sais toujours pas comment remercier.

De mon côté je pars avec les garçons et Christine qui 48h avant le marathon a réussi à acheter un dossard pour prendre le départ à mes côtés alors qu’elle a fini une semaine avant celui de Cheverny avec brio.
Katarzina m’accompagnera de bout en bout, rejointe par Thierry au 22e km.

Dans le rer Éric me pose des tapes sur les deux genoux et la cuisse pour atténuer les douleurs persistantes.

10h25, nous partons. Il y a du monde, on se marche un peu dessus, on piétine et le faux rythme nous empêche d’être à la bonne allure.

Je zigzague souvent, on accélère dès qu’on peut se mettre à la vitesse prévue.
Les km défilent sans que je n’ai le temps de voir tous les monuments de Paris.
Je passe près de Notre Dame sans même la regarder, si j’avais su….

Nos supportrices sont présentes à plusieurs endroits et je n’attends que de les voir, leur taper dans la main. C’est un vrai bonheur de se sentir soutenue.

Au 22e km Thierry nous attend et entre dans la course. Dans mon dos, je sens qu’il discute avec Christine, les cachotiers…

A partir du 28e km , je réalise que j’entame la dernière ligne droite et que je n’ai jamais dépassé cette distance. Inconsciemment je ralentis le rythme et la vitesse passe de 10/10,4 km/h à 9/9,5 km/h pour pouvoir finir.
De toute façon, j’ai beau essayer d’accélérer, mes jambes ne suivent pas!

Au 35e km, Christine décide de marcher car elle souffre trop du tendon d’Achille et elle doit nous retrouver à l’arrivée par le métro.

Elle a assuré pour moi tous les ravito, elle a bien droit au repos Katarziiinaaaa!

Thierry prend le relais et me donne qqs conseils dans les faux plats, m’encourage avec toute sa discrétion.

Tout le long du parcours je pense aux conseils donnés par Nico : regarde droit devant, tête haute, ne pas partir trop vite…

Les km ont défilé, je n’ai pas trop souffert des genoux, il faut dire qu’ils sont bien ligotés !

Au 40e,euphorie générale chez les supportrices qui parcourent un km avec nous. Quel bonheur de partager ce moment avec mes filles. Je leur prouvent que je suis une maman warrior comme dit Laura!

Au 41é km, Cri Cri réapparaît. Après avoir marché et récupéré, elle a repris la course pour nous rejoindre et franchir la ligne d’arrivée.

Quel moment magique, inoubliable. Je pleure de joie, je suis sur une autre planète tellement c’est bon!
Jamais dans ma vie de sportive je n’avais vécu un tel moment, merci la course à pieds, merci l’ASM.

Les heures qui suivent ne sont que pur bonheur. Sms, mails, Facebook, je n’arrive même plus à répondre à tous les messages de félicitations.

Je suis fière de moi, c’est plutôt rare et je me félicite d’avoir intégré le groupe de l’ASM que je ne sais comment remercier pour tout ces moments de partage.

Et il y en aura d’autres car le week-end à Deauville s’annonce plutôt sympa déjà. Mais sur semi, pour que mes genoux ne s’abîment pas trop, j’en ai besoin encore!!

 

Récit de Thomas

Très prochainement

Récit d’Emmanuel

Très prochainement

Récit de Thierry

Ah le Marathon de Paris ! je l’avais fait en 2010. Souvenirs souvenirs !
Difficile de trouver un chemin avec ce monde tout au long du parcours. Les passages de tunnel qui attaquent le coureur et cette fin magique.
C’est ma binôme Marina qui courrait le marathon. Nous nous sommes entrainés ensemble pour parcourir nos épreuves respectives. Elle Paris et moi Cheverny le dimanche d’avant.
Malheureusement, Marina se retrouve en peine avec ses genoux. ouille dur dur pour le moral.
C’est donc sans hésitation que je lui ai proposé mon aide. Au début, je devais la retrouver à l’entrée de Boulogne. Connaissant le parcours, c’était là qu’elle aurait probablement besoin d’aide.
Et puis, la fougue ASM est passée part là. Christine, s’est lancée le défit d’enchainer deux marathons. wouah !!! je me suis donc mis dans l’objectif d’assurer aussi la deuxième partie avec Marina.
Comme ça Christine est là pour le 1er semi et moi le second. je me suis donc mis à chercher un dossard sur internet. Que de blessés en préparation ! j’ai donc réussi à trouver un dossard 3h15 🙂
J’ai prévenu le propriétaire que je n’assurerais pas sa performance
Et voilà, une occasion de passer une matinée ASM en compagnie de Laurent M, Eric, et Nico au salon du running. Très sympa ! Laurent connait tout le monde 🙂
La fine équipe me pousse pour faire le marathon en entier. Sagesse, ne pas bruler les étapes. je reprend depuis septembre et ne courrais que 5km à bout de souffle.
L’objectif était déjà de pouvoir emmener comme promis Marina du 22ème à la ligne « finisher ». Allais-je pouvoir tenir !
Ma binôme entrainée par Cricri part à allure fixé 6:00 au kilo dans la foule de runners. je les attendais avec l’équipe de supporters, Mariane, Laurence, Valérie L et bien évidemment les filles de Marina après le 5ème kilomètre. Puis je traverse l’hôtel de ville pour essayer de retrouver les ASM partient avant. Les yeux rivés sur l’application pour voir les coureurs et en même temps sur la route pour essayer de les encourager. Ce sera raté pour la team Laurent, Eric et Nico je comprendrais plus tard que Laurent était déchainé. Je n’ai donc pu voir que Laurent M suivi de Olivier.
Je rejoins donc le kilomètre 22 pour attendre les filles. ça approche, la pression monte, je m’échauffe pour ne pas être pris de court. et hop, les voilà tout sourire ! c’est la fête, les kilomètres défilent.
Je prend mon rôle au sérieux ! des Princesses ! tu veux de l’eau, du pain d’épice ! pas de soucis, je pars devant, prend les bousculades du ravitaillement. A croire qu’il n’y en aura pas assez pour tout le monde.
Hop, livraison Titi. on ralenti pour profiter tout de même du ravitaillement et c’est reparti. je garde les bouteilles sur moi pour l’entre deux ravitos.
Nous voilà déjà au 35, Cricri souffre de son talon, deux marathons ça attaque quand même. Elle ralentit. je poursuis donc avec Marina toujours aussi souriante qui me dit « 36 kilomètres, je n’ai pas vu le 35 ». oui sans doute une année sans ! 🙂 en forme nous continuons notre avancée. entrée de Boulogne, la dernière petite côte tire un peu, nous ralentissons un peu, la fin est proche, il faut gérer. Une petite voix nous appelle c’est Cricri, elle ne lâche rien. Nous voilà à la sortie du jardin d’acclimatation où nous retrouvons nos supportrices. c’est la fête, les filles courent avec leur mère. Cricri se fait emmener par Laurence et Valérie. Marianne court aussi pour prendre des photos. voilà un bon kilomètre et demi de passé, il nous reste le finish. c’est ton jour championne, la piste et le tapis sont ouvert ! Bravo, c’était un bonheur d’accompagner.

Récit de Gilles

Marathon de Paris 2019
Un marathon c’est certes 42,195km à parcourir, mais c’est surtout 4 mois d’entrainement plus ou moins intensif …. moi, j’ai choisi plus que moins avec pour objectif de faire moins de 4h [Ma seule unique référence étant 4h20 en 2016, toujours à Paris]

Tant qu’à faire, je choisis un programme de 3h45. Je découvre une piste d’athlétisme ouverte à 3km de mon bureau pour faire le mercredi mes fractionnés que je complémente par des blocs samedi-dimanche de sorties côtes et sorties longue (parfois les 2 en même temps !). Tout se passe au mieux, et j’en profite pour battre tous mes records personnels sur le 10km d’Aubergenville et sur le semi-marathon de Rambouillet sous les couleurs de l’ASM de Maule 😉

Je sens tout de même quelques petites douleurs ici ou là. J’ai forcé lors de ces entrainements, je le sais, mais « no pain, no gain » ! C’est donc avec un genou droit qui pique et des mollets un peu raides que je prends le départ du Marathon de Paris 2019 avec Manu et Guillaume, mais 2 comparses de Montainville.

Ma « stratégie » est simple, les 20 premiers kilomètres en 5:25 min/km, les 10 suivants à 5:40 min/km, et les 12 derniers comme je peux, et si tout va bien cela mit bout à bout devrait faire 4h !
Immédiatement, je pars dans le bon rythme, voir j’accélère. Je perds Manu, mais on forme avec Guillaume un superbe binôme. Le parcours est sympa, le temps idéal, j’ai même trop chaud, et on passe le semi dans des temps proches de nos meilleurs chronos de référence, malgré une douleur qui s’installe dans les dorsaux et dans le bras droits. Bizarre, nouveau pour moi ! Je me demande si on va tenir comme cela jusqu’au bout, mais je me sens globalement bien, alors je continue, et Guillaume est toujours là.

Arrive les quais de seine. Psychologiquement, je n’aime pas les quais et j’ai une forme d’appréhension. Le mental commence à prendre le relais sur le physique, d’autant que vers le 30éme, en montant sur le trottoir pour doubler un groupe, mon mollet droit fait une amorce de claquage. Va falloir faire attention !
Je réduis un peu l’allure dans l’attente du 34éme kilomètre avec sa montée qui passe finalement assez bien. En revanche, les 2 mollets sont sous tension permanentes. Il me faut réduire encore l’allure pour ne pas aller jusqu’au claquage, et modifier ma foulée pour tenter pour réduire la douleur. A ce moment, je me dis « bon, on va voir maintenant ce que tu as dans le bide !». Dans le même temps je perds Guillaume au ravito du 35éme kilomètre.

Chaque kilomètre devient de plus en plus long, d’autant qu’à chaque kilomètre affiché, j’ai 800 mètres de plus à ma montre GPS … je suis partie pour un marathon de 43km, soit 800 mètres de plus !
Au 40éme kilomètre, on peut le dire, je suis dans la souffrance, mais j’ai une pensée positive pour l’organisateur pour avoir prévu ces derniers kilomètres sur un faux plat descendant.
Coup dur, je vois passer un meneur d’allure 4h. Je tente d’accélérer pour le suivre, mais mes 2 mollets me disent non direct. Ok, ils sont 2, je suis seul, ils gagnent !

Quand ma montre affiche « 42,2km – 3h55m55 », je suis à la fois heureux [objectif atteint !] mais je sens un soudain épuisement général monter en moins … et je marche. « Tu étais blanc comme un linge, ça sentait pas bon pour toi » me dira plus tard Guillaume qui me rattrape à ce moment-là en tentant de me motiver pour que je finisse avec lui. Mais je suis en total hypoglycémie. J’essaye de manger une pâte de fruit que je n’arrive pas à finir. Je regarde ma montre, et je me dis que si je repars je dois pouvoir encore passer sous la barre des 4h, officiellement cette fois-ci. Et une fois encore, c’est la tête qui me pousse et je repars.
Arrivée au rond point de la porte Dauphine, je suis encore sous les 4h et je me sens même des ailes pour ces derniers 200 mètres. J’accélère, mais là encore, les mollets me rappellent fortement à l’ordre. Ok, je garde ce qui me reste de rythme pour passer « triomphalement » et HS la ligne d’arrivée en 4h01m04.

La distance entre la ligne d’arrivée et la tente Schneider m’a parue proche d’un marathon. Bref, l’hypoglycémie a pris alors toute sa place ….

Mais quel bon souvenir que ce run de 35km avec mon ami Guillaume, facile, au rythme tel que programmé. Moi qui suis plutôt un coureur solitaire, j’ai vraiment adoré ce moment. Une course parfaite !

Reste à trouver comment mieux m’alimenter pour éviter ce mur au 41éme kilomètre, mais comme dirait Guillaume « Prendre le mur qu’au 42éme kilomètre, c’est déjà bien ! » 😉

Un grand merci à ma petite femme, qui n’a pu malheureusement participer, mais qui m’a suivi sur le parcours et motivé par la pensée. Elle a forgé encore un peu plus mon mental nécessaire pour ce type d’épreuve.

Récit Roman de Laurent L

Paris 2019, cette fois c’est la bonne !
Par où commencer !!!!! …. Avant l’ASM je courais seul ou avec Isabelle Philippe que vous connaissez tous mais quand même seul à 80%. J’ai fait mon premier marathon de Paris en 2011, une catastrophe ! Marianne, Laurence et Marina m’auraient mis une belle pâtée au regard de leur premier marathon, j’ai mis 04:57, j’ai fini dans la douleur par manque de préparation (bien que me croyant préparé) et excès de confiance, ça m’a donné une belle leçon. C’est à partir de ce jour où j’ai compris que le marathon doit s’aborder le plus sérieusement possible, il faut rester très humble devant l’épreuve ! Même après 108 Marathons on peut encore se vomir dessus en pleine course (petit clin d’œil à maître Yoda).
J’ai toujours fait du sport depuis que j’ai 10 ans (Cyclisme, Foot, BMX Freestyle, VTT, CAP…), et j’ai toujours essayé de repousser mes limites, mais le temps fait toujours son œuvre… à s’entrainer seul depuis longtemps j’avais du mal à me jauger, m’évaluer, et j’avais tendance à me satisfaire trop facilement de mes « performances », voilà ma première erreur… La seconde erreur, qui n’en est pas une à proprement parler, c’est d’aimer faire la fête, bien manger et bien boire en ne m’interdisant absolument rien….. Tant est si bien qu’à force de profiter, mon corps me l’a fait payer avec des kilos en trop et la sensation que, de plus en plus, mes performances diminuaient….
Mon dernier record sur Marathon était en 2016, 03:53, j’avais vraiment énormément bossé cette course! Quand j’y pense, encore plus que pour cette édition 2019. Revers de la médaille, j’avais tellement sollicité mon corps que j’ai « attrapé » une épine calcanéenne (épine de Lenoir) dans chaque talons (les 2 s’il vous plait)… 6 à 8 mois sans courir, j’avais trop demandé à mon corps j’étais en surentrainement !!!
Puis je suis rentré à l’ASM en Octobre 2016, au début un peu sur la réserve, j’écoutais le coach, je suivais chaque entrainement… et je les trouvais bien chaud les entrainements… en Décembre « Paf !» problème de quadri juste avant la Chocotrail… et en Février « re-Paf ! » genou flingué en ski …. Décidément mon corps voulait une année sabbatique ! J’ai vraiment repris l’entrainement en Mai 2017 et commencé à réellement faire connaissance de toute cette troupe sympathique que forme l’ASM …A force de pratiquer très régulièrement la CAP, un peu de VTT, un peu de piscine… j’ai senti que mon corps s’habituait, qu’il pouvait commencer à encaisser des courses dans de meilleurs conditions.
2018 le marathon de Paris, je suis inscris sur le sas 03:45, je sens sur le semi de Rambouillet un mois plus tôt que ça va pas le faire, je revois mes prétentions à 04:00 et finalement je fais 04:16, je ne le montre pas mais je le vis très mal, je me déteste, j’ai la haine envers moi-même car quelque part je continue à me mentir, à me dire que je ferais mieux la prochaine fois ! (c’est souvent une bonne façon de fuir le problème), je ne pouvais pas me satisfaire de çà !
Juin 2018 je bosse sérieusement.. Ascension du Mont-Blanc (Stage de 5 jours), trail des 4 piliers (29k), trail des Cerfs (35k), je reprends confiance. Rentrée Septembre 2018, je cours le fond de Cayenne avec Eric, le résultat est plutôt bon, voir même surprenant… ça m’encourage a persévérer, mais je sais que j’ai une limite ou plutôt un handicap ! J’ai systématiquement 12 à 15 kilos inutiles que je traine quand je cours… et c’est pas mon Camel Back si vous voyez ce que je veux dire (ce serait plutôt un sac à ventre intégré !), ça m’obsède, me pénalise et c’est insupportable ! Alors je discute avec Eric sur le sujet, car je sais qu’il a fait un boulot quelques années plus tôt pour faire une grosse chasse aux kilos ! Je décide de me lancer sur un programme similaire au sien à la mi- Décembre, précisément la veille de la Chocotrail ! Mon corps a réagi de façon positive immédiatement, avant même de commencer à perdre du poids j’avais une pêche d’enfer, j’ai senti une force intérieure se réveiller au fil des semaines…. J’étais presque gêné de courir à côté de fusées comme Yann, Thomas, Jean-Noël, Didier, Christophe …. Là où je les voyais me mettre la misère quelques semaines plus tôt…. j’ai même réussi à leur mettre un peu la misère (j’étais pas peu fier !).
Et les kilos ont commencé à partir et plus ça partait, plus ça performait! Ma foulée devenait plus aérienne, j’ai commencé à moins courir sur les talons, ma posture était meilleure, des progrès conséquents sont aussi apparus en natation… J’avais enfin trouvé une formule qui boostait ma forme et me permettait de me dépasser plutôt qu’un régime frustrant avec des privations et des contre-indications pour la pratique du sport. J’ai profité de cet élan pour bosser à fond car mon corps me le réclamait, j’ai démarré la muscu fin décembre (Haut du corps) 3 à 4 fois par semaine le matin à 5 :30, piscine le midi 2 à 3 fois par semaine à raison de 4 à 6k par semaine, un peu de VTT et toujours la course à pied et les fractio. Sur cette belle lancée, en février, je me blesse en ski (skating) à l’adducteur gauche 2 semaines avent le semi de Rambouillet… dommage, je sentais que les 01:40 étaient à ma portée… j’ai dû me « contenter » d’un 01:44 blessé mais tout de même 6mn de moins qu’en 2018…. La confiance est au beau fixe ! Je dois être entre -8 ou -10kg avant Cheverny… après j’ai arrêté de me peser car pour 2 marathons d’affilé faut s’en enfiler des plâtrées de pâtes (Mdr), donc c’est pas la peine de se démoraliser inutilement devant la balance (ca repartira..).
Puis vient le marathon de Cheverny ; accompagner Marianne et Laurence pour les voir devenir des marathoniennes a été un grand moment pour moi! Mais vais-je le payer ? A la base, avec Eric, le pari c’était 2 marathons de suite… mais pas un RP sur le second !
Et puis une remarque de Nico, « si tu te vautres mais que tu as essayé, tu auras au moins tenté ta chance sinon tu pourrais le regretter !» ….Il a raison, la semaine avant Paris a été pleine d’incertitudes …… Je suis resté très flou sur mes prétentions mais intérieurement je savais ou je voulais aller. Il n’y avait vraiment que Eric qui connaissait mon allure souhaitée, et encore, pas mon allure déraisonnable que j’envisageais, au fond de moi je ne voulais pas faire 03h45, je voulais passer sous les 03:45. Des amis, des collègues de ma femme, ma femme et même le coach m’ont expliqué que ce n’était quand même pas raisonnable ces 2 marathons sur 8 jours. Seul Yoda m’a dit, « tu verras au second ça ira mieux, le corps se rappelle, il a une mémoire, il va s’autoréguler »…. Et moi Yoda je l’écoute, je me motive et me dis que le RP est à ma portée même si j’ai peut-être laissé quelques cartouches sur Cheverny…. Donc ce sera encore une fois une réplique de Yoda (Celui du film) qui va me convaincre : « N’essaie pas ! fais-le, ou ne le fais pas, il n’y a pas d’essai».
Je suis donc arrivé le dimanche matin au ciné de Maule sans stress, zen attitude, mais ça bouillonnait intérieurement. Le RER à partir de Saint-Germain, c’était un bon plan… ambiance conviviale, on rigole, ça déconne !
Arrivé place de l’étoile …. à glagla ! il fait vraiment froid… donc de bonnes conditions pour courir un 42 avec un joli ciel bleu. On rentre dans le sas 03:45 difficilement (ASO a encore merdé pour l’organisation). Dernières photos et je range le mobile, cette fois pas de photos en courant, pas de whatsapp… tout doit être focalisé sur les prochains 42k. Eric mon binôme de choc et Nico m’accompagnent, c’est un honneur d’être épaulé par 2 amis et champions comme eux, je mesure cette chance et je me dis que c’est ce jour-là qu’il faut faire quelque chose, toutes les conditions sont réunies, y a même pas à réfléchir, aucune place au doute, j’ai les crocs qui rayent le bitume ! La seule incertitude c’est à partir du 30iéme et la bonne ou mauvaise récup suite à Cheverny!
Départ ! Avec Eric on s’était fixé une allure de 5:15 pour prendre un peu d’avance et anticiper un ralentissement à la fin ! Mais assez vite à partir du 4ième je décide de courir à la sensation et ma sensation fixe l’allure à 5:05…Eric ne me dit rien, il valide (je crois qu’il sait même avant moi que je vais savoir encaisser ce rythme)! J’ai hâte d’engloutir ces 30 premiers kilos pour vraiment rentrer dans le dur. Sur ma montre je n’affiche que l’allure, pas de chrono, juste les intervalles de temps tous les 5k pour voir si je suis dans les clous (entre 25mn et 26mn aux 5k)… on passe le 20ieme, no bobo, no fatigue, Eric me dit 01:42, cool ! ca dépote bien, mais ce n’est que le semi !
Nico et Eric m’encouragent de façon exceptionnelle, ils m’apportent eau et sucre du ravito, pendant que je continue à courir, c’est incroyable !! Mine de rien ça fait gagner beaucoup de temps et d’énergie.
Entre le semi et le 30iéme c’est toujours la même galère, les quais de seine, le tunnel, les montées / descentes, il y a beaucoup de monde cette année, il faut slalomer, ça fait perdre du temps et du carburant (glycogène)…. Bref j’attends impatiemment de passer le troca et franchir la ligne des 30 ! Eric me demande si je veux avoir le chrono, je lui dis non et d’ailleurs je lui dirais non pour les fois suivantes, je cours sans chrono, à la sensation… je vérifie juste que mes intervalles de 5k ne dépassent pas 26mn.
On en apprend tous les jours et de tout le monde, c’est ce qui m’est arrivé 8 jours avant sur Cheverny, je m’explique : Laurence tu m‘as scotché sur Cheverny avec ta musique à partir du 30ième, j’ai donc repris l’idée. Je me suis calé une playlist de 65 mn qui devait correspondra à mes 12 derniers kilos (en théorie) avec en final un remix de « With or Without You » (U2) « notre chanson avec Sophie ma femme». Dès que j’ai mis le casque au 30ième le rythme a automatiquement fait augmenter mon allure…. Magique (Merci Laurence !).
32 ou 33 je sais plus, je hurle dans la rue « Le mur je t’en…. !» (Oui c’est un peu vulgaire !) et là Nico ou Eric je sais plus, m’a expliqué plus tard en fin de course qu’il avait compris à partir de ce moment que ça allait vraiment le faire et que je ne lâcherais rien. Et effectivement entre 33 et 38 je ne lâche rien, aucun problème, la souffrance est là mais elle ne me pénalise pas, elle est mon allié et je la maitrise (je pense au Jedi de la semaine précédente), parfois je pense que je ralentis … Et Eric de me dire, « tu sais qu’on est entre 5 :15 et 5 :20 là ? Ton allure marathon ! » … donc tout va bien !
La musique me stimule, 38, 39….. On passe la fondation Louis Vuitton, 40…. J’accélère … un peu trop tôt, je ralenti et j’attends le 41…. Ca y est U2 démarre ! Je pense à Sophie ma femme, Héloïse et Alexis mes enfants, aux 4 derniers mois, à tous ces sacrifices, ces entrainements, ces litres de sueurs dépensés, les ami(e)s de l’ASM ! Je puise de la force…. 41 ! Nico me sort une phrase qui fait mouche : « Allez mon Grand, 1Kilo, 2 tours de Fourmont, 1 pour Sophie, 1 pour Héloïse et Alexis, 1 pour Sophie, 1 pour Héloïse et Alexis », il est géant ce Nico ! On arrive un peu avant la porte Dauphine cette fois-là j‘accélère…. 350m… La ligne me semble loin mais si proche ! Je cours comme je peux, suis au taquet, je franchis la ligne, je coupe le chrono et je me retourne vers mes amis pour les embrasser! Je ne finis pas dans le rouge, ce n’est pas l’agonie et je sais que j’ai pété un gros score !
Je regarde ma montre elle affiche 03:42 :22, je rêve !!!!! J’ai moins souffert que tous mes précédents Marathon et pourtant j’explose mon RP ! J’ai eu raison de m’écouter, de courir à la sensation, Cheverny ne m’a pas pénalisé, ça m’a juste rappelé que 42k ce n’était pas rien et ça m’a servi à mieux appréhender ce MDP…… 2 larmes coulent ! Elles sont belles, j’aurais dû les conserver !
Ce que je retiens pour les prochains :
– Une phrase de Tonio la première fois que j’ai assisté à un entrainement ASM : « Si tu cours pas gainé, tu tiens difficilement la fin d’un marathon sans souffrance »… Et c’est vrai, mon travail de muscu – gainage- abdos a fait un bien fou, je n’ai pas du tout souffert de problème de dos. La ceinture abdominale porte le corps et permets aux jambes de faire le job correctement.
– Eric, Nico, Yoda et Tonio se sont moqués de mon Camel Back… et en fait ils avaient raison. Je ne le mettrais plus pour des courses sur route (Semi – Marathon). Boire beaucoup d’eau avec sucre à chaque ravito , ne pas trop manger (moi j’avais 6 gel) et si l’alimentation de la semaine a été sérieusement suivie (réserves de Glycogène), alors ça passe sans coup de mou et sans mur.
– Plus 2 marathons de suite si je cherche un RP sur le second, Tonio m’a dit que sans Cheverny j’aurais sans problème fait 03:30… Ca fait rêver (mais je ne regrette pas Cheveny c’était si chouette) ! Mais je garde l’idée d’une sortie/course longue proche du marathon 1 mois avant.
– Y a encore du boulot côté perte de poids…. ça va le faire … je n’ai pas d’inquiétude, mais je n’avais pas encore atteint mon poids de forme sur Paris.
– Ecouter son corps, courir à la sensation, ne pas passer sa vie à regarder sa montre… c’est trop stressant.
Y a tellement de personnes que je veux remercier !!!!
– Sophie, Héloïse et Alexis qui me supportent depuis des années avec MON Sport qui prends beaucoup de temps et me mets souvent dans des humeurs de chien…. Sophie était de garde ce dimanche, elle me suivait sur l’application avec une collègue marathonienne et ses autres collègues… elle m’a dit qu’il y avait une grosse ambiance dans la salle en suivant mes 12 derniers Kilos, elles criaient « Allez lolo, Allez lolo ! » c’est énorme, je les remercie!
– Eric mon binôme de choc qui m’a accompagné et pas que les 03:42 de course, mais depuis des mois… ses conseils sont très précieux… la technique de montée de côtes m’a bien aidé, un mec super, grand sportif avec beaucoup de générosité.
– Nico le jeune le plus sympa de la terre ! lui aussi un grand champion et qui, le plus souvent, se mets au service des autres, tu es énorme mon Nico !
– Cricri… une amie avec qui j’échange souvent, les parties de côtes sur Beule et Beynes et les entrainements massifs pour finir minable… et en plus elle bat son RP 8 jours avant… on est toujours un peu dans la compète entre nous 2, c’est presque devenu un jeu!
– Tonio, THE coach en or ! plein de bons conseils… il a vraiment cru en moins et m’a toujours encouragé pendant ces 4 derniers mois. Il m’a promis une prépa aux petits oignons pour mon tri de Deauville, je vais souffrir, tant mieux !
– Maitre Masset Yoda, une référence, une grande source d’inspiration pour moi. Lorsque l’on s’est retrouvé après la course et qu’il a appris mon chrono, j’ai vu la joie dans ses yeux, il était vraiment content pour moi, c’était sincère, ça m’a beaucoup touché.
– Voilà, je remercie aussi bien sur toute l’ASM pour votre esprit convivial, joyeux mais aussi sportif, restez comme vous êtes… j’ai l’impression que 2019 va être l’année de beaucoup de records dans notre club !
Maintenant je dois me focaliser pour le Tri M de Deauville le 23 Juin… J’ai envie de faire un gros truc … A suivre

Résultats Marathon :

Catherine Deotto : 04:37
Christine Laroche : 04:19
Emmanuel Serrurier : 04:38
Eric Lonchampt : 03:42
Fabrice Norel : 03:17
Gilles Lerideaux : 04:01
Laurent Leturger : 03:42
Laurent Masset : 03:59
Nicolas Soja : 03:42
Marina Moussart : 04:21
Olivier Paulin : 04:05
Thierry Norel : 02:46
Thomas Boudrot : 04:19

Galerie photos :

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4 commentaires sur “Marathon de Paris 2019

  • mm
    Eric LONCHAMPT

    Que dire de ces récits : c’est toujours agréable de les lire et on apprends beaucoup sur vous et aussi sur soi…
    Une mention très spéciale à Marina pour son premier : il a un goût particulier ce premier !
    Une mention spéciale à mon binôme de choc sur son roman : j’ai même versé une tite larme en te lisant : On recommence quand tu veux et où tu veux … pour tes 3H30 plus qu’accesssible ou sur un premier triathlon pour moi !
    Quel plaisir d’accompagner sur marathon et de passer cette ligne d’arrivée ENSEMBLE. Je serais toujours candidat à accompagner certains d’entre vous sur les courses !
    Ma seule déception les vidéos du lendemain : je trouve que vous boitez pas assez LOL.
    A bientôt pour de nouvelles aventures

  • mm
    Christine LAROCHE

    Que c est important et intéressant tous ces récits. Nourrissants :). J en aurais tant à dire ici. Sur les qualités de tous ceux et celles qui nous accompagnent sur les prépas et sur les courses. Sur le fait d être plus forts tous ensembles… tous nous voyons le bienfait d être en groupe… surtout quand ça devient dur !
    Je suis super fière de notre Club.
    Bravo à Marina qui a souri de bout en bout. La souffrance et la fatigue étaient là mais elle a pris bcp de plaisir sur sa course et ça se voyait.
    Si j ai pu aider; même un peu seulement parce que j étais la… alors tant mieux. Le kif parce que les copines étaient là, ses filles … quel beau finish pour Marina !
    Katarziiiinaaaaa !
    Bravo ma Belle.
    Christine

  • mm
    Christine LAROCHE

    Laurent … mon ex binôme maintenant que tu es passé chez les élites…. FÉLICITATIONS !
    Que dire ! La gniac la joie la force le plaisir le soutien d Eric et Nico… le beau temps… tout était là pour que tu t envoles ! Bravo !
    Ouaip nos sorties où on finissait minables ont payé c est certain !
    Tes gros efforts pour le poids, tout le sport que tu fais à côté … la force est avec toi Jedi !
    Bravo … et je sais qu il en y a encore sous le pied.
    Je compte sur toi et Éric Nico Yoda pour mon prochain RP 🙂 mais je pourrais pas perdre 12 kg Mdrrr
    Bravo mon Lolo !
    Christine

  • mm
    Laurent MASSET

    Un record, un retour, un accompagnement, une première : tous ces récits passionnants témoignent d’une passion commune pour le marathon. Bravo à tous pour vos courses et vos CR. Mention particulière à Marina qui entre dans la grande famille et à Laurent qui bat son chrono (en attendant de le battre à nouveau prochainement ). Quant à ceux qui n’ont pu atteindre leur objectif initial, dites-vous bien que ce n’est que partie remise et que vous avez malgré tout, emmagasiné de l’expérience.