Marathon de New-York 2023 5


Voici les récits de course du marathon de New-York qui s’est tenu le dimanche 4 Novembre 2023.

Récit d’Eric: On nous prend vraiment pour des Américains ! ou mais qu’ESTA comme succès en frenchie ! Et mon préféré : Un jour, j’irais à New York avec toi !

J’avoue être encore sur mon petit nuage en haut d’un gratte-ciel de Manhattan en écrivant ces quelques lignes et je ne sais vraiment pas par où commencer…

Alors, commençons par mon arrivée au club en 2015/2016 sur une idée de Sandra qui me propose de venir courir à l’ASM pour la création de ce club ! Il est vrai que je ne cours que sur tapis à ce moment là pour poursuivre ma perte de poids (moins 25 kg…mais c’est une autre histoire) et je commence mes entrainements avec notre ancien coach Tonio et le noyau dur du groupe et je progresse durant cette saison et je m’inscris à des 10 km et des semis plutôt en trail grâce à mon collègue Marc MAYAUD.

En 2017/2018 avec mes deux drôles de dames (Sandra et Christine) et Yoda, je crois être complètement fou de m’inscrire sur ce premier opus à la Rochelle et je repense à ma démarche d’après course…et j’en rie encore.  Ce sera le seul de 2017 et cela me suffisait bien …. Je le termine en 3h52 sur les rotules !

En 2018/2019 , je reste sage aussi et ne fait que deux marathons celui d’Orléans et celui de Paris où mon objectif est de battre mes Records personnels… Je gagne sur chacun d’entre eux 15 minutes…

Et ensuite, je prends un très mauvais exemple celui de suivre plus régulièrement notre Maître à tous et le groupe auxquels il appartient et moi aussi maintenant depuis peu Courir Le monde : oh président, mon Président … On a la chance que nos femmes s’entendent bien ! Quelle erreur, je deviens addict : en 2019/2020, je réalise 8 marathons et un RP en 3H13 07s … et la diagonale des Yvelines 90km !

En 2020/2021, que 7 marathons car à cause de ce p…de virus, tout est annulé… l’arrivée de Gautier pour remplacer Tonio, il nous fait travailler différemment et c’est très bien !

Deux autres compagnons deviennent addicts : mon binôme de choc et mon général titi et je commence à devenir meneur d’allure pour certains membres ASM et j’y prends de plus en plus de plaisir et je commence à faire des marathons festifs ! Je devais faire l’écotrail 80 km annulé au dernier moment…mais la préparation est faite ! j’avoue que je ne sais plus sur lequel mais lors d’un repas pré ou post marathon, on calcule avec titi notre nombre de marathons et Gaelle, la femme de titi me dit : « mais Eric : 50 ans, 50 marathons ! » j’avoue avoir éclaté de rire en me disant mais quelle idée… Et hélas ou heureusement, cette idée de folie a germé et j’ai commencé mes calculs pour tenir ce cap !

En 2021/2022 je réalise 16 marathons et l’écotrail 80km ! Et on s’inscrit très tôt pour le marathon de NYC avec l’organisme France MARATHON.

En 2022/ novembre 2023, je réalise, 16 marathons, l’écotrail 45km et l’ultramarin 60km pour remplir ce contrat de folie mais quel kif ! Et le graal, c’est que certains de mes compagnons de route sont présents (ma femme, Yoda et Valérie, Christine et laurent) et je serais meneur d’allure de ma sœur Valérie pour son premier marathon. Je n’ai qu’une peur depuis septembre c’est de me blesser alors j’essaie tant bien que mal de rester sage et de faire les entrainements sans trop taper dedans pour garder mon objectif fou.

Top départ pour Roissy, le jeudi 2 novembre à 8h00 et un décollage prévu pour 13H30 du matin dans l’espoir d’arrivée avant Yoda pour la blague mais mon binôme n’était pas dans le même ESTA d’esprit car nous faisons demi-tour à partir d’Orgeval pour qu’il récupère son ESTA, visa provisoire pour l’Amérique, au cas où les autorités le réclament, ce qui ne sera finalement pas le cas mais qui vaudra à Laurent des jeux de mots débiles dont j’ai le gout du genre : mais dans quel ESTA tu gères ? ESTA pas fini tes conneries ? Mais qu’ESTA foutu ? Yoda semble beaucoup moins fan alors que cricri en rajoute !

On arrive au point de rdv de France MARATHON qui nous laisse complètement nous débrouiller comme depuis et an et demi : mais à quoi sert de passer par eux, là est la question !

Après 4 films d’affilé et deux collations, on arrive à l’aéroport JFK  en milieu d’après-midi heure locale et après plus de deux heures trente d’attente à la douane, on retrouve notre groupe dont plus de la moitié est déjà parti pour l’hôtel et on comprends très vite le manque d’organisation de FRANCE marathon qui ont failli partir sans nous… arrivé à l’hôtel pour 20H45 en navette et une première découverte : Que c’est beau New York la nuit )

Le lendemain matin première visite pour rejoindre le salon d’exposition pour récupérer le dossard et faire du shopping dans le salon du running ! Et première impression : que les buildings sont grands et on se ballade la tête en l’air : nos gentils organisateurs sont nos boussoles (Yoda et Isa) : on fait beaucoup de photos et on est trop fier de ce dossard….L’après-midi, les visites continuent selon le planning de nos gentils organisateurs : la coulée verte qui traverse cette ville jusqu’à l’hudson et la montée sur le rockfeller center malgré le prix prohibitif mais la vue en hauteur de NYC et de Central Park nous font oublier le tarif….Quoique et pour manger les prix sont very expensive…

Le planning du samedi est réservé pour les visites prévues par nos gentils organisateurs et le symbole est fort la prise d’un boat pour voir la statue de la liberté et le musée de l’immigration d’Ellis island et ensuite ground zéro pour nous replonger dans une époque pas si lointaine, lourde de sens… Nous sommes sages et après ces grandes émotions, nous rentrons vers l’hôtel pour ne reposer pendant qu’Isa, infatigable poursuit sa découverte de New York ! Le soir, Yoda avait réservé un concert de blues dans time square, un vrai kiff et cela nous a évité de se poser trop de questions pour la grande épreuve !

Jour J : Levé 3h30, quelle folie pour un point de rdv à 4h15 en bas de l’hôtel de 18 étages, de récupérer notre petit sac de petit déjeuner et ensuite départ pour le point de rdv pour les navettes avec & h de trajet où je continue ma courte nuit ! On découvre le village marathon bien fourni en boissons chaudes dont un super bon chocolat chaud et des donuts… Je mange car le départ n’est qu’à 9H45 et je ne veux pas mourir de faim avant de m’aligner sur les starting-blocs…On se trouve un endroit sympa avec de la paille pour éviter l’humidité de sol et j’y étale ma couverture de survie pour pouvoir se poser et discuter : tout doucement mais surement le soleil pointe le bout de son nez pour nous réchauffer et nous quittons nos vieilles affaires et les laissons dans les bacs de donations prévues à cet effet. BOOM on sursaute, et on comprend que les premiers, sont partis et à chaque sas de départ, ce même sursaut ! Et de loin, je crois entendre une musique puis une autre mais je n’ose pas y croire…

Enfin arrive notre départ, Wave 2 CORRAL ! on rentre dans le sas, je suis un peu tendu et ému mais je le cache bien avec mes blagues potaches qui me font rire moi et parfois mes compagnons de route, je sens ma sœur angoissée et je m’inquiète pour elle : elle pense, dans ce stress d’avant course avoir perdu son portable qu’elle retrouvera ensuite dans deux poches supplémentaires que toutes les femmes ont au cas où….je suis rassuré et ma sœur aussi de cette étourderie et une voix s’élève et nous sentons gagner quelques frissons quand une chanteuse entame a capella l’hymne national américain ! Quelle émotion et ensuite en cadeau supplémentaire, Franck SINATRA pour son hymne à lui : NEW YORK NEWWWWWW YOOOOOORK et booooommmm c’est parti….  Quelle joie de partir, je l’attendais depuis longtemps mon 50 ème à NYC ! Le départ est un faux plat montant relativement long (2 km) et nos montres GPS sont à l’ouest : impossible d’avoir une allure stable surtout que ce pont Verrazzano  est sur deux étages et qu’hélas nous sommes en dessous mais bon très vite ce faux plat se calme et nous trouvons pour la premier fois le public : un bruit tonitruant qui ne nous quitteras quasiment pas du début à la fin et en plus des cris, de la musique et des cloches… On fonctionne à la sensation Yoda et lolo sont devant pendant ces premiers kilomètres, cricri est avec Valérie et moi : j’essaie d’être à allure constante 6.30 mais je sais que nous allons un peu plus vite et surtout quand on nous encourage, j’ai toujours tendance à accélérer et à faire le show et j’en profite un maximum en tapant dans les mains du public en les saluant et j’avoue que nos t-shirts et mon béret français font le travail : j’entends « so cute », « nice hat », « allez la France, allez les bleus » ! Ma soeur assure et je suis fier et elle aussi profite de ce public … cricri semble souffrir et elle est de plus en plus loin de nous, Yoda et lolo se charge d’elle et moi je poursuis avec Valérie. Après un arrêt au stand pour faire ce que de droit, (une pensée pour titi au passage …), nous sommes que ma sœur et moi, Yoda et Lolo ont progressé nettement et cricri reste derrière, je suis inquiet pour elle mais ce jour est particulier et je me dois d’emmener ma sœur au bout de son premier marathon ! On rattrape monsieur le président et monsieur le trésorier et nous les dépassons : ils se sont arrêtés pour faire une photo ensemble sur un pont et je suis content de les doubler : notre binôme frère/sœur tient la route !  Lolo et Yoda nous rattrapent et encouragent Valérie au passage ! Nous les perdons de vue un moment avant de croiser laurent vers le 30 ème, il semble souffrir un peu et je comprends aux quelques mots échangés qu’il en a plein les chaussures de running… qu’ESTArrive ? Et quand il me demande où est ta sœur et que je lui réponds :  juste derrière, je sens bien que cela le rebooste ! Yoda est devant mais pas loin devant … Ma sœur commence à fatiguer aux alentours du 33ème kilomètre et c’est normal, elle n’a jamais fait plus de trente kilomètres consécutifs et son corps lui envoie des messages nociceptifs : je lui dis de passer outre et de profiter de ce public incroyable et de prendre leur énergie ! Notre arrivée dans Central Park est simplement folle : du monde partout pour nous accueillir, quel pied ! mais cette dernière partie de parcours est difficile, ce la monte cela descend cela remonte…et ma sœur en as ras le bol et râle à chaque montée : je rigole car moi aussi j’ai mal aux pattes mais les larmes arrivent doucement mais surement : l’idée de passer cette ligne d’arrivée ensemble main dans la main : un vrai plaisir et une vraie fierté d’avoir réaliser ce pari fou de l’emmener sur son premier marathon pour mon 50ème et pour mes 50 ans : un souvenir gravé à vie !

Je dédicace ce 50ème opus à Gaelle CRESPIN pour cette idée folle, d‘un jour avoir inventer …  et à tous ceux que j’ai accompagné sur différentes courses en tentant de vous faire battre votre Record Personnel parfois mais la finalité de cet accompagnement est ailleurs : de passer un bon moment ensemble et de se connaitre mieux !

UN immense merci à Yoda et Valérie, LOLO, mon binôme de choc, cricri souris de m’avoir suivi dans cette première tournée américaine…

Et bien sûr à celle qui m’accompagne dans ma vie de tous les jours (quel courage…) depuis plus de 20 ans : on a tenu notre promesse : Un jour j’irais à New York avec toi !

ASMment vôtre !

Récit de Laurent M (Yoda): Quand le rêve devient réalité…

♪♫♪Start spreadin’the news

I’m leavin’today

I want to be a part of it

New York, New York…♪♫♪

Plus d’un an s’est écoulé depuis la préinscription à ce marathon légendaire et, enfin, le D-Day est arrivé. S’il n’était pas mon rêve absolu, au contraire de Chicago ou Boston, New York reste malgré tout un incontournable et combien de fois ai-je entendu des gens m’interroger « as-tu déjà couru NY ? Non ? Alors tu n’es pas marathonien 😊 »

Premier New York mais mon 10ème en Amérique après Chicago, New Orleans, Phoenix, Miami, Washington… et un retour à Big Apple, 25 ans après mon premier passage du temps des Twins Towers.

Un voyage rendu encore plus particulièrement exceptionnel par le fait que nous étions plusieurs membres de l’ASM à y participer et plus particulièrement Eric pour son 50ème opus et sa sœur Valérie pour son premier !

Le voyage-aller a été particulièrement fatiguant du fait de la durée du vol conjugué à la lenteur des formalités d’immigration (près de 3 heures d’attente !) sans compter les embouteillages jusqu’au centre de Manhattan. Nous sommes ainsi arrivés à l’hôtel sur la 33e rue, juste en face du Madison Square Garden, à 1 heure de matin (heure de Paris). Le temps d’aller manger un petit en-cas rapidement et direction dodo…

Le vendredi matin a été consacré au retrait des dossards et à quelques achats souvenirs. Une organisation impressionnante, à l’Américaine quoi, a été mise en place pour fluidifier les flux : réservation à l’avance de la visite de l’exposition avec plage horaire très précise. Fils de queue multiples pour éviter les entonnoirs. Je reste ébahi devant tant d’efficacité.

Nous passerons le reste de la journée et celle du samedi à parcourir de nombreux kilomètres (entre 15 et 20 chaque jour !) afin de visiter cette ville grouillante et passionnante, qui ne dort jamais : High Line, Chelsea, Statue de la Liberté, Ellis Island, Times Square, Wall Street…

J’ai même prévu d’emmener tout le monde assister à un concert de blues à Broadway dans un club renommé, la veille du marathon. Pas la meilleure façon de préparer celui-ci mais quel souvenir ! Heureusement, les Américains ont eu la bonne idée de passer à l’heure d’hiver ce week-end et, ainsi, nous octroyer une heure de sommeil supplémentaire.

Dimanche matin, le D-Day : le réveil sonne à 3h30 (eh oui… ☹). On part à pied jusqu’à la 5e avenue prendre le bus qui nous emmène au départ, à Staten Island au terme d’une heure de route. Puis, nous nous rendons au village-départ dévolu à notre sas ou plutôt Corral comme on dit ici.

Le jour se lève et on profite du chocolat au lait, café, bagels offerts par l’organisation ainsi qu’un bonnet DUNKIN siglé au nom du marathon. La météo est un peu fraîche et nous nous installons sur une couverture de survie, elle-même posée sur de la paille disposée au sol par l’organisation afin d’endiguer le froid et l’humidité. Excellente initiative !

Tous les coureurs sont vêtus chaudement et les vêtements seront abandonnés dans des bacs spéciaux et seront récupérés par des associations caritatives au profit des Homeless soit 38 tonnes de vêtements au total !

9h45, nous entrons dans notre corral au pied du Pont de Verrazano, sous un beau ciel bleu. Puis vient l’hymne américain chanté a capella comme c’est la coutume aux States dans un silence respecté de tous et les Américains avec leur main droite sur le cœur. Toujours un moment émouvant.

Puis, c’est le départ au son de New York, New York de Frank Sinatra et on peut alors se dire : on y est !

Le pont de Verrazano, qui relie Staten Island à Brooklyn est long, très long. Près de 2 miles dont la moitié en montée avec un pourcentage moyen de 3%. Avec Laurent L, je suis aux avant-postes afin de surveiller l’allure de la sœur d’Eric, mais ce dernier veille sur elle et canalise ses envies d’accélérer.

Au bout de 5 km, tous les coureurs partis de différents endroits se rejoignent dans Brooklyn au bout de 5 km. On peut alors dire que la course est bel et bien lancée, d’autant plus que le public est présent en masse et particulièrement bruyant conformément à la légende.

On descend la 4e avenue sur près de 6 km de ligne droite (eh oui, nous sommes aux USA !). Les clameurs n’ont pas cessé et la foule des spectateurs grossit au fil des kilomètres. On en profite pour taper dans les mains des nombreux enfants présents.

Aux alentours du 15e km, nous entrons dans le quartier de Williamsburgh, le quartier juif ultra-orthodoxe. Là, plus de spectateurs hormis les Hassidim habillés tout de noir et qui ne prêtent aucune attention aux coureurs. Ce silence est spectaculaire après le brouhaha de Brooklyn Downtown. Et cela repose nos oreilles. Pour peu de temps cependant car, nous rentrons dans Greenpoint, la partie Nord de Brooklyn. Et la fureur assourdissante reprend de plus belle !

Passage du semi juste avant la montée qui nous fait entrer sans le Queens. Christine nous laisse partir pour adopter un tempo plus en rapport avec la forme du jour. Passage du semi. Avec Laurent L, on en profite pour faires quelques photos de l’East River et de la Skyline de Manhattan. Et au 25e km, on aborde la montée du redouté pont de Quennsboro. On double pas mal de marathoniens qui marchent déjà. On a un peu d’avance sur Eric et Valérie ; on peut donc s’arrêter quelques minutes pour faire quelques clichés avant de reprendre notre course. Nous nous interrogeons quelques minutes en nous demandant si Eric est déjà passé ou non. Mais très vite, nous avons apercevons, à environ 200 mètres, son béret aux couleurs tricolores reconnaissable entre mille.

Nous le récupérons au prix d’une petite accélération lors de la descente du pont qui nous fait entrer dans Manhattan sur la 1ère Avenue. Et là, un choc ! Plusieurs rangées de spectateurs exultant nous accueillent. Un vacarme assourdissant où on a peine à s’entendre parler, mais qui pousse, qui pousse les marathoniens.

Au 28ème km, on retrouve facilement parmi la foule nos supportrices Isabelle et Valérie M grâce à la liaison Whatsapp avec Laurent L qui donnait régulièrement notre position. Nous attendons l’arrivée d’Eric et de Valérie pour faire une photo de groupe et on repart… Il est à présent plus difficile de reprendre son allure avec la montée de l’acide lactique due à la fatigue et aux multiples arrêts-photos.

Nous effectuons la remontée de la 1ère avenue sur plus de 7 km (!) en ligne droite. Heureusement que le public nous aide à oublier cette foutue ligne droite qui monte et qui descend. Sans parler du soleil bien présent.A hauteur de la 125ème, nouveau pont pour accéder au Bronx, le quartier le plus pauvre de New York avec ses façades d’immeubles léprosées. Clairement, un quartier à éviter de nuit.

Au 21ème mile (km 34) ultime pont à franchir pour nous ramener sur Manhattan. J’ai perdu Laurent et Eric derrière moi. J’attends le 36ème km, dans Harlem, pour les attendre, à la faveur d’un ravito, afin de terminer avec eux.

On longe, peu après, Central Park par le côté Est sur la légendaire 5ème Avenue d’où on peut apercevoir le Réservoir, ce fameux lac rendu célèbre par Dustin Hoffman dans Marathon Man. On retrouve une ultime fois nos supportrices au 37ème km. Et on rentre dans Central Park pour l’apothéose. Il ne reste que 5 km à parcourir au sein de ce gigantesque parc TRES vallonné. Par contre, on se croirait dans une étape de montagne du Tour de France tant il y a du monde. Le vacarme est incroyable et on en prend plein les yeux … et les oreilles. Par contre, les foulées sont de plus en plus lourdes.

Laurent L est parti devant, pressé d’en finir. Je fais de même de mon côté. De plus en plus de coureurs sont affalés par terre, heureusement pris en charge par les secours. La température (20°) sans être excessive est néanmoins anormale pour la saison.

On sort du parc à Colombus Circle pour remonter la Central Park Avenue et de bifurquer dans Central Park de nouveau avec une dernière montée d’où on aperçoit l’arche d’arrivée et les gradins de part et d’autre. Le bruit est à son summum. Tous les coureurs lèvent les bras dans l’allégresse. I completed New York City Marathon !

Je récupère la belle et lourde médaille de finisher et j’attends Eric et sa sœur qui terminent 1 minute après moi.On nous remet un poncho chaud, siglé NYC, pour éviter de se refroidir et nous marcherons plus d’un kilomètre pour ressortir de Central Park, tout en causant avec des Français faisant office de bénévoles. Avant de nous diriger vers Lincoln Center pour retrouver nos supportrices et y attendre Christine qui arrivera 30 minutes plus tard.

Que dire de ce marathon de New York ? On en a tous tellement parlé, rêvé, fantasmé, que nous avons encore du mal, aujourd’hui, à redescendre de notre petit nuage. Nous avons vécu tous ensemble un moment de complicité rare, exceptionnel, mémorable. Il va être dur de revenir sur des marathons plus intimistes comme Sully sur Loire ou Cernay après de tels moments de partage et d’amitié.

New York n’est pas le plus beau marathon que j’ai couru (Big Sur et le Marine Corps Washington sont au-dessus à mes yeux) mais il n’en est pas moins le plus bruyant et le plus magique de par son aura.

Il FAUT faire New York !

Récit de Laurent L:

Lorsqu’Eric m’a proposé son projet dingue de faire son 50iéme marathon de New-York pour ses 50 ans , j’ai carrément pensé qu’il était fou ! mais bon, je préfère côtoyer des furieux qui ont des projets plein la tête comme ça que des personnes ennuyeuses à mourir qui préfèrent bouffer des chips, et boire des bières devant un match de foot (fallait que je la sorte celle-là !)

C’est donc en Mai ou Juin 2022, que l’on pose une option dossard chez France Marathon pour cette édition 2023… C’est clair que faut s’y prendre tôt !

Donc, à force d’en parler pendant plus d’1 an, et après avoir bien allégé le compte en banque pour ce « petit voyage », on avait super hâte que le D-Day arrive !

Jour du départ, et j’oublie mon imprimé ESTA chez moi, et j’ai même plus le mail de récap sur ma messagerie mobile, donc, arrivé à Orgeval, Eric fait demi-tour pour que j’aille récupérer le doc chez moi…. Ca va me valoir de bonnes moqueries à 10 balles, de la part d’Eric !

Je vais pas faire dans la redondance concernant la découverte et la visite de New-York, mais tout était à la hauteur de mes espérances, tout est grand, très grand, et très haut ! Bien que je sois déjà allé aux US, New York c’était la première fois, et c’est vraiment en soit une ville particulière et atypique !

L’hôtel est top, idéalement situé à 100m du Madison Square Garden et 400m de Time Square, pour des raisons de prix, nous avions, Cricri et moi, fait le choix d’une chambre commune…. La cohabitation s’est super bien passée, sauf que je ronfle ! vidéo de cricri à l’appui (je me vengerai).

Je vais surtout vous parler du marathon, que je pense, ne ferais qu’une seule fois dans ma vie, mais au moins je l’aurais fait !

Dimanche 4 Novembre, levé hyper tôt, d’ailleurs on est quasi au milieu de la nuit, l’idée étant de se préparer, récupérer notre « casse-croute » petit dej et aller rejoindre les très très nombreux bus qui vont amener des milliers de coureurs sur le point de départ. Arrivé sur place, 3h avant le départ de notre SAS, on sent que tout est très bien rodé et organisé ! accueil avec café, chocolat chaud, distribution de barres énergétiques, bonnets !!! Même le passage en SAS est très bien fait car on nous appelle 15mn avant de partir (gestion par vagues de participants), du coup, on ne glande pas 40mn dans le SAS comme à Paris.

On est sur la ligne de départ, super excités, hymne américain a capella, mais quel pays de patriotes !

C’est parti, avec une ferveur et une ambiance hors norme, pourtant on a pas encore rencontré le public, car le départ se fait sur le Pont de Verrazano, on a donc quelques centaines de mètres à faire entre coureurs… Yoda et moi on part trop vite, surement l’adrénaline… donc on attends le reste de l’équipe et on amorce la descente du pont. Là on commence à entendre et voir du monde !! c’est beau, c’est magique. Nos tee-shirts avec le drapeau français font sensations, merci Eric ! Suis nul en description de lieu et de quartier, je laisse donc la description en détail à Yoda. Les avenues sont très larges et très looooooonnnnnngues et pourtant on a l’impression d’être tout le temps porté par les hordes de supporters !  L’ambiance est telle que je me l’imaginais, c’est très festif, je ne rate pas une miette, je remercie chaque mètre que je foule !

Ca passe relativement vite jusqu’au semi, Cricri a un coup de mou, elle a informé Yoda de ne pas l’attendre, elle fera en solo avec son mental et sa gniac habituelle, mais elle finira !

Valérie la sœur d’Eric est assez impressionnante, bon rythme, bon tempo !

30km, ça comme à tirer, et ca tire de plus en plus fort !! bizarrement je me sens pas fatigué, le cardio va bien, mais j’ai les mollets en vrac ! A un moment, aux alentours du 33 ou 34, Eric vient me voir, je pensais qu’il était avec sa sœur loin derrière, il me dit «Ca va pas ? on dirait que tu te traines, ou est Yoda ? », je lui réponds « J’en ai plein le c.., Yoda je sais pas si il est devant ou derrière, je m’en fou ! »  (Sur le coup, ça sort du cœur). Je me retourne et je vois que Valérie, telle une guerrière est là juste derrière nous, elle assure grave, chapeau…. Et là, je ne sais pas quoi, une espèce de fierté masculine mal placée, je parle à mes jambes « maintenant on arrête les conneries et on remets du rythme »…. Et petit à petit l’allure a augmenté, MERCI VALERIE !!!!

On arrive (enfin) à Central Park, ça sent bon la fin, mais c’est pas encore fini !!! encore plus de monde, comment c’est possible ? Je prends un peu d’avance sur l’équipe, pas parce que je veux arriver avant eux, mais parce que j’en ai marre de courir … A défaut de courir à un bon rythme, pas question de marcher, ce sera un full running, car c’est NY tout de même… Dernière ligne droite très longue et en montée (Naaaan la blague quoi), et on rentre la, réellement dans la verdure de Central Park…. Il reste 2 miles (je crois), ma fatigue se transforme en sourires, mais bon, c’est pas non plus l’euphorie !

La ligne est à 200 mètres, franchement j’ai plus de Jambes ! voila c’est fait…. Bien content et bien cuit, de plus en plus, j’en arrive à la conclusion que lorsque je cours à un « sous-rythme » je me fais plus de mal qu’autre chose, car le souffle et le cardio vont bien, mais ce sont les jambes qui tétanisent ! Il ne faut plus que j’aborde un marathon au dessus de 4h00 – 4h10 (ou alors si, un festif).

Je retrouve peu après Yoda, puis Eric, sa sœur Valérie, les 2 enchantés, Eric pour son 50iéme, Valérie pour son premier et en full-running s’il vous plait (Bluffant). Je vais attendre Cricri, qui était dans le dur, très dur !!!!

1000 Bravos à Valérie, pour sa prépa irréprochable et son premier marathon bouclé haut la main !

Ce Marathon, mais quel régal tout de même…. Pour ceux qui connaissent Paris, imaginez l’ambiance au niveau du semi, juste après avoir passé le périphérique, multipliez par 1,5 ou 2 fois et vous aurez le niveau d’ambiance de NY pendant au moins 38km !!!!! A tel point qu’à certaines portions du parcours très calmes, on était content de reposer nos oreilles.

Allez, repos le reste de la journée et soirée diner cool pour remettre le tee-shirt officiel « 50iéme » des CLM à Eric.

Passé le marathon, on a bien évidemment tenu, le jour de notre départ, à aller faire un petit run de récupération à Central Park, la aussi, c’était un moment que j’attendais et j’ai pas été déçu. Courir dans la « nature » avec les écureuils autour en plein centre de NY, c’est quand même un « must have » pour tout coureurs qui y séjourne !!!!

Je suis revenu enchanté avec pleins de souvenirs dans la tête….

Allez, il va nous sortir quoi encore comme autre connerie à faire le Lonchampt !?

PS : Laurent, Eric, vous avez de la chance que je n’ai pas parlé de la bière plus que merdique et degeu, que vous avez osé commander dans un fast food (Même un français moyen ne commanderait pas une bière cher Quick!). Rien que le nom « Bita », non mais Tabitaquenne ou quoi ! 🤣🤣🤣…. Au final j’en ai parlé, oups !

Résultats:

Alexandre Travaillot : 03:44

Christine Laroche : 05:10:03

Eric et Valérie Lonchampt : 04:37:43

Laurent Leturger : 04:35:34

Laurent Masset : 04:36:38

Vidéo:

Diaporama:

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