Récit de Laurent
Samedi 22 Juin 5h00 réveil !! Allez hop je pars pour Deauville dans 1 heure pour encourager mon coach adoré qui démarre à 9h00, faut pas le rater !!!! et voilà comment on se retrouve embarqué dans une nouvelle aventure sur les conseils de Tonio (en 2018) : « Allez viens faire le tri de Deauville l’an prochain, tu vas voir c’est super, tu vas adorer !» …. Honnêtement Tonio ne m’a pas poussé longtemps pour que je prenne mon ticket dans l’express « Triathlon de Deauville édition 2019 »… L’idée me trottait déjà dans la tête lorsque j’avais réalisé mon premier Tri S à Nemours en 2017, mais bon c’était un cross-Triathlon (VTT et Trail à la place de vélo et course sur route) avec 121 participants. Le Tri de Deauville c’est plus top niveau, c’est la 8iéme édition et il est devenu le tri rassemblant le plus de participants en France, pas loin de 7200 triathlètes.
Donc me voilà arrivé à Deauville 8h10 face à la mer dans le « village Triathlon » où règne déjà une effervescence palpable et une ambiance festive boostée à l’adrénaline.
8h30 je me rends sur la plage de Deauville, lieu de départ, en croyant naïvement retrouver Tonio, Catherine et Olivier parmi les 1400 participants à cette épreuve « Découverte » (300 Nat, 23k Velo et 5k CAP). Déjà quand on recherche quelqu’un dans un peloton de départ en CAP c’est dur, mais là tu as des centaines de personnes en noir (Combi néoprène) avec un bonnet de même couleur (fournit par l’organisation)… Donc c’est juste impossible, dommage j’ai pas pu prendre la photo d’avant course avec Tonio en brassards (prêtés gentiment par Kalou), pas été fichu de les trouver avant.
Je retrouve par miracle Véro sur la plage qui sait exactement ou se mettre pour être le plus proche possible des nageurs en sortie de mer. Rien que le départ c’est un spectacle !!!! C’est impressionnant, on croirait que la mer devient une espèce de bain à remous, il faut dire qu’ils sont 1400 sur cette course, ça en fait des bonnets bleus qui dépassent de l’eau. Merde ! Et dire que demain j’en serais !!!!
Tonio sort de l’eau, j’arrive à le prendre en photo, cool. A cette heure-ci la marée est basse, la mer est assez retirée de la ligne de départ donc il faut courir 400m sur le sable avant de pouvoir entrer dans l’eau, pour l’arrivée c’est pareil .…il faut remonter ces 400m… mine de rien ca fatigue… j’essaie de suivre Tonio en courant à côté de lui jusqu’à l’arrivée natation et son entrée au niveau du parc à vélos ! J’arrive en haut je suis extenué (Zut, t’es sur que t’es prêt pour demain Laurent ?).
Au parc à vélos, je perds Tonio tellement il est grand (je parle du parc hein !). C’est parti pour 23K à vélo. Je retrouve Véro sur l’arrivée du parcours vélo qui m’explique qu’en fait Tonio, Catherine et Olivier vont faire la course ensemble, il y a aussi Jean-François le mari de Catherine. Quelle ambiance sur ce parcours aussi…. Environ 50 mn d’attente, ça-y-est ils arrivent, cette fois à 3 : Catherine (tout sourire), Tonio et Olivier, ils ont l’air frais. Et là Véro m’emmène sur les mythiques « planches de Deauville » pour aller les retrouver en CAP (5k), là aussi énorme ambiance, on est tout prêt de l’arrivée, musique à donf, ça déménage et fait monter le cardio. Nouveauté cette année les coureurs empruntent un morceau des planches de Deauville… ça en jète ! Dès qu’ils passent devant nous, prise de photos et encouragements, il leur reste 1,5K, je me propulse donc à l’arrivée pour les avoir au finish.
Voilà j’arrive à filmer leur arrivée… je me faufile en mode Arsène Lupin pour aller les féliciter dans l’air de ravito (interdit) et faire une belle photo de groupe. Ils sont tous très contents de leur tri, effectué en groupe en mode cool et convivial. Je profite de ce récit pour féliciter plus particulièrement Catherine… qui est tellement gentille, discrète et humble, car mine de rien elle a fait le marathon de Paris en Avril, fait ce tri de Deauville et va participer au Tri de Paris ce week-end en relais… Respect !
Après un déjeuner sympa chez un ami cycliste (et triathlète aussi) de Tonio et Véro, nous sommes revenus sur le village tri pour aller encourager Oscar le fils de Catherine et Jean-François. Oscar est un très bon nageur il est sorti 4iéme de l’eau… après ça a été plus compliqué au vélo et CAP mais il y a clairement un gros potentiel chez ce jeune (14 ans).
Il est 17h, je me rends au Briefing pour ma course. 1 heure de briefing que j’ai failli zapper mais au final très instructif en tant que novice en la matière. On comprends qu’il y a derrière un triathlon une grosse logistique et qu’à l’inverse de la CAP il y a un protocole et des règles bien plus pointues à respecter sous peine de pénalités voir de disqualification, je ne m’attarderais pas la dessus.
Le soir repos à l’hôtel en essayant de se coucher tôt mais rien n’y a fait à partir de 3h je ne dormais plus…. Ca faisait bien longtemps que je ne m’étais pas mis tant de pression avant une course…. Le stress après avoir vu la natation surement (Mdr).
Je me suis inscris sur le « Distance Olympique 750 » sur les conseils de Tonio. En fait c’est un format « Distance Olympique » 1,5km Nat – 40k Velo – 10k CAP, sauf que la nation c’est la moitié, soit 750m. Selon Tonio, 750m en natation mer c’est déjà bien pour se faire une idée de ce genre de stress !
Je me suis donc, depuis Novembre 2018, remis à aller plus régulièrement à la piscine, à raison de 2 à 3 fois par semaine. Pour la partie vélo mon père m’a prêté son vieux Titus Alu relégué au rang de Home Trainer qu’il n’utilisait plus depuis qu’il avait investi dans un avion de chasse Look. J’ai donc démarré le vélo sur route mi-Avril (tardif), cela faisait 25 ans que je n’avais pas roulé sur route préférant les sentiers forestiers en VTT. Que j’ai galéré avec ce vélo entre les ennuis techniques et les adaptations nécessaires pour coller au braquet conseillé (montée de la fameuse cote Saint Laurent à 15%).
Le départ est annoncé à 8h30, il est conseillé d’arriver tôt pour entrer dans le parc à vélos, préparer son « stand », se mettre en combi, aller déposer son sac à la consigne et déjà barboter pour s’échauffer et prendre la température de l’eau. Donc globalement j’étais un des premiers (surement à cause du stress) à rentrer dans le parc à vélo à 7h00 !!
Petite anecdote; en arrivant au parc je croise un groupe de 4 participants, l’un d’eux s’adresse à un copain en regardant mon vélo et lui dit « Tiens Gérard ( j’ai plus le prénom en tête) un collègue à toi », Je comprends en voyant le vélo du dit Gérard qu’on a tous les 2 une antiquité sur 2 roues et qu’ils se moquent gentiment de nous… eux évidemment (les 3 autres) c’est 2 BMC et un canondale … des avions de chasse quoi !!! Je rigole avec eux …. On y reviendra plus tard !
Donc je pars avec la combi qu’il m’a fallu près de 5 mn à enfiler… pour me dire qu’avant d’aller m’échauffer dans l’eau, j’avais envie d’aller aux toilettes… encore un grand moment de bonheur logistique (Mdr) !!! Bref, enfin je suis prêt pour aller tester l’eau de mer ….à 18 degrés.. Au final la combi fait bien son job, je ne ressens pas trop le froid.. et en plus elle me porte bien sur l’eau, par contre crawler sans voir le fond (comme à la piscine) ca provoque quand même un stress … Et puis j’aime pas le gout de l’eau salé dans la bouche (Ben fallait pas s’inscrire coco) ! Mais globalement je m’attendais à pire.
8h15, on nous demande de rejoindre la ligne de départ, la pression monte, 3 vagues successives de 350 personnes vont s’élancer vers la plage… sur le coup je pense au débarquement mais à l’envers. Je me poste sur la 2ième vague.
8h30 Top départ ! J’arrive dans l’eau et c’est LE CHOC : Plus de 6 mois de piscine, 2 à 3 fois par semaine à bosser le souffle, perfectionner mon crawl, les mouvements, travailler l’endurance, pour finir par faire n’importe quoi dans la manche en mode survie !!!! Je dois prendre 2 pieds dans la tronche, des coudes dans tous les sens, j’alterne Crawl / Brasse coulée avec en plus des passages ultras chauds aux abords des bouées où tout le monde veux prendre la corde…. Imaginez un élevage de saumons les uns sur les autres dans un bac bien trop petit… J’aime sortir de ma zone de confort pour découvrir de nouvelles choses mais là c’est vraiment inconfortable ! Sur la plus grande longueur (entre 2 bouées) on a le soleil de face et je n’avais pas prévu de lunettes avec filtres… donc je ne vois rien devant moi, je me dis qu’en suivant le pied à 50cm de ma tête ça devrait bien m’amener jusqu’à l’arrivée ! Et puis dernière bouée, virage, le soleil passe de côté et la plage est devant avec des personnes de la taille d’une fourmi qui grandissent petit à petit, je me ressaisis, et décide de reprendre mon crawl académique…. je sors de l’eau pas vraiment fatigué mais sonné…. Y a encore du boulot à faire de ce côté.
Sur la plage Tonio et Véro sont là pour m’encourager, ça fait du bien ! J’arrive sur le parc à vélos pour la Transition 1…. La natation m’a tellement « martyrisé » que j’ai du mal a retrouver mes esprits et bien coordonner mes automatismes pour enlever ma combi et me transformer en cycliste (Casque, gants, lunettes, chaussettes, chaussures, ceinture porte-dossard + alimentation). Je mets 4’57 soit près de 5 minutes pour cette transition… grosse contre-performance !
Allez on passe au vélo… attention il faut courir à côté du vélo tant que tu n’es pas sorti du parc et n’as pas franchit la ligne de départ sinon c’est 2 à 5 minutes de pénalités.. J’enfourche le vélo et j’ai 5 à 10 minutes pour retrouver mes sensations de pédalage car dans quelques minutes je vais arriver sur la mythique côte Saint-Laurent d’une longueur de 800m à 15% et qui finit même à 17%… Je l’ai bossé ce sujet.. en m’entrainant sur la côte qui relie Mareil-sur-Mauldre à Herbeville….. J’arrive en bas, j’entends le bip de la ligne de départ (la montée de la côte est chronométrée), y a beaucoup de monde… dés 15m de grimpette je vois déjà des cyclistes en danseuse (mauvaise stratégie). Je passe à gauche et décide de monter « au train » (Fabrice me comprendra), un gros paquet de cyclistes posent le pied à terre.. moi pas question, j’ai été habitué aux cols de montagne avec mon père étant jeune. Zut problème mécanique, je ne peux pas passer mon braquet maximale (38/30)… Tant pis je vais rester sur 38/28 et finir en danseuse quand ça passe à 17%…. Je vois la fin c’est top… Sur ce « challenge Saint-Laurent » je suis chronométré à 2’48’’ classé 305 sur 815 (Catégorie Homme), c’est pas mal, le premier termine en 1’34 (Pfiou !!).
Après la côte faut pas dormir et relancer tout de suite…. D’autant que le reste du parcours est assez roulant. Globalement je passe mon temps à doubler plus qu’à me faire doubler… J’ai de bonnes sensations sur le vélo, ça roule vite et facile (pédalage à 90 tours/minute)… Les quelques faux plats sont avalés sans soucis et les passages boisés permettent de respirer. Là ou je flippe, comme toujours d’ailleurs, ce sont les grosses descentes… faut vraiment que j’arrive a m’enlever cette peur de la chute !
Vers le 20ième je croise le fameux Gérard (voir plus haut) avec son vintage bike, je lui fais « coucou, ca va ? tes potes t’ont laché avec leur super vélos ? », il me dit « un peu oui mais ils sont juste 100m devant »… Vous me connaissez ! suis très con parfois (et très rancunier en plus), je lui dis « ok, je vais aller leur faire un p’tit coucou, bonne course ! » et je commence mon accélération sur un 52/17 histoire de bien entrainer la machine et avoir un très bon rendement puissance/vitesse… je les fume littéralement en passant à côté avec un « coucou ça va les gars ! » et voilà, 3 avions de chasse et leur pilotes qui peuvent retourner au hangar et que je ne reverrais pas ensuite (je confirme…. suis très con…. mais ca m’a fait du bien !).
2 autres difficultés (grimpettes) ponctuent ce 40k en vélo… mais rien à voir avec la Saint-Laurent. Les 4 derniers kilos sont super sympas, on redescend sur Deauville, ça permet d’ailleurs de faire redescendre le cardio, cadencer le pédalage à 100 tours/minutes pour calmer « la machine » ! Sur les 50 derniers mètres Tonio, Véro, Catherine et Jean-François sont là pour m’encourager, c’est génial. Arrivée, je regarde le chrono, 1h20 soit 30 de moyenne, suis super content, j’avais prévu 1h30 max.
La Transition 2 est bien plus rapide que la T1, normal y a plus cette fichu combi à enlever ! Là je suis censé être en terrain plus que connu et je devrais pouvoir maitriser cette fin de tri ! Et ben NON !!!
Je démarre la CAP, ravito dès le départ, ça fait du bien, et là, comme je m’en doutais (car déjà vécu), je cours dans le flou pendant 800m, je me sens poussif, je n’arrive même pas à caler mon allure, j’ai l’impression que je suis sur les 10 derniers kilos du marathon de Paris. Je regarde ma montre, allure 4’45, je comprends rien et me dis que ma montre déconne, j’ai l’impression de me trainer… et ça va me faire ça quasiment jusqu’à la fin même si sur la mi-course je repasse en allure 5’10. Mais le chrono ne trompe pas, je cours bien à cette allure… le 10k se fait en 2 boucles, et donc je passe 2 fois devant « la bande à Tonio », merci, ça porte ! 7, 8, 9, ça sent bon ! 9,5 je suis sur le couloir qui mène à l’arrivé, quelle ambiance, des encouragements de partout, de la grosse musique… je franchis la ligne bien content et bien fatigué !!! J’aurais finis le 10k en 50’ !
Au final, un pied monumental, 3 disciplines comme ça, c’est grisant, on ne s’ennuie pas, on est toujours au taquet. Les transitions c’est pas si simple et même pour ça il faut s’entrainer.
Je finis 239 ème sur 1051 au scratch, et 56ème sur 264 dans ma catégorie (Vétéran homme) en 2h42.
Il faut encore travailler mais je sens que j’ai une bonne marge de progression tant sur le physique que sur la technique, c’est clair que j’y retourne l’an prochain !!!
Je m’adresse à mes amis Eric qui est un bon nageur et Fabrice un ancien grand coureur cycliste, le triathlon est pour vous !!!! Franchissez le pas, je vous promets des grands moments !
Pour rien au monde je ne quitterais l’ASM pour rejoindre un club de Tri, mais je me dis que dans quelques années, la course à pied pourrait m’user les articulations, à ce moment là je serais content de pouvoir continuer le sport en faisant de la natation et/ou du vélo !
Je remercie tous les membres ASM qui m’ont soutenus dans cette nouvelle aventure et plus particulièrement Tonio avec qui j’ai beaucoup échangé lors de ma préparation!
Résultats :
Antonio Monteiro : 1h55 (Distance Decouverte Nat 16′ – T1 5’30 – Vélo 59′ – T2 4’46 – CAP 29′ Classement général 1023/1417 Catégorie 120/160
Catherine Deotto : 1h55 (Distance Decouverte ) Nat 17′ – T1 4’19 – Vélo 59′ – T2 4’50 – CAP 29′ Classement général 1022/1417 Catégorie 25/68
Laurent Leturger : 2h42 (Distance Olympique 750) Nat 23′ – T1 4’57 – Vélo 1h22′ – T2 2’50 – CAP 50′ Classement général 239/1051 Catégorie 56/264
Olivier Langlois : 1h55 (Distance Decouverte Nat 14′ – T1 8′ – Vélo 58′ – T2 4’44 – CAP 29′ Classement général 1030/1417 Catégorie 122/160
Galerie photos :
Bravo Laurent, belle performance, ton récit m’a permis de me remémorée plusieurs course, surtout la natation 😉
Bravo à mon binôme de choc : tu as pris ton pied ca se sent et cela donne envie…Félicitation et je t’attends sur de nouvelles aventures.
Félicitations Laurent ! Autant les 2 premières disciplines relèvent, pour moi, de la science-fiction, autant 50′ sur CAP après tous ces efforts me laissent admiratif.
Génial Laurent, bravissimo ! Quels résultats, pour un premier tri, tu te classes super bien !
Avant l’ASM je ne savais pas que les récits de course existaient, et maintenant je suis accro !
Surtout, continuez tous vos challenges et leurs récits… kiff kiff kiff…
Super ce récit Laurent! Quel plaisir de te lire. Bravo!
Ce récit donne vraiment envie de se mettre au triathlon ! Belle performance pour cette première fois. J’espère que j’en ferai autant un jour prochain…
Merci Benoit!!! 2 ans après, j’ai encore des souvenirs plein la tête de ce premier tri.