La Diagonale des Yvelines 2019 10


Voici les récits de course de notre team ASM sur l’utra-trail la Diagonale des Yvelines 2019

 

Récit d’Eric

Comme je sais que tu va me le demander et qu’a cette heure tu es très occupé …. voila mon récit!

Que c’est difficile de résumer cette course, alors il est dimanche matin 10h48, affalé sur mon canapé, je pense à mon binôme de choc en plein effort physique et c’est cela le résumé de ce club : penser et soutenir nos collègues de course!
Après 5 marathons cette année et un RP personnel pulvérisé et le dernier marathon fin mai, j’avais envie de redevenir apprenti jedi avec YODA et le suivre sur 90 km et nico qui a gagné son dossard. Après le marathon du Mont saint Michel et mon RP presque égalé, je sais que pour terminer cet ultra, il va me falloir borner oui mais surtout apprendre à ralentir alors sur le papier ca parait simple mais en pratique c’est compliqué et usant physiquement : je me retrouve 15 jours avant la diag78 à faire 110 km pendant la semaine mais j’ai du mal à être en dessous de 5.5mn du km heureusement le dimanche pour les 20 derniers YODA est la et on se règle sur une allure et lors de la dernier semaine d’entrainement on essaye de se mettre à 6.30mn par km. Je me grave cette allure dans la tête et les jambes. Mais ce type de préparation me fait perdre du poids et j’arrive à 75 kg ! Et je me dis la dernière semaine mais remplumes toi pour avoir des réserves pour pouvoir taper dedans si tu es dans la difficulté!

Samedi 22 Juin 5 h, nuit compliqué mais tout va bien, douche et pti déj tranquillou: mes affaires sont prêtes depuis mercredi avec des réserves pour au moins 10 coureurs : la peur de manquer et si jamais je me perds tout seul dans les bois avec mon sens inné d’orientation…

6H45 rdv a Beynes pour YODA et Nico emmené pour la courageuse Valérie, et départ vers Rochefort en Yvelines emmené par la courageuse Isabelle… Il faut 9 degré j’ai limite froid alors j’enfile les manchons ASM en pensant à vous tous et je me dis quelle bonne idée ces manchons! On avait prévu avec YODA une stratégie de course en se relayant, de gérer les allures au mieux et d’attendre jusqu’à Septeuil que titi et sylvain soit là pour gérer les allures…Jean Noel pensait ne pas pouvoir nous rejoindre et courir seul! Rien ne s’est passé comme prévu et comme le dit YODA : rien est écrit…

Top départ : on débute par des marches mais on les monte tranquille et hop allure 6,30 Nico et moi écoutons à la lettre YODA c’est lui qui derrière nous nous dit de marcher pendant les monter et bien sagement on obéit et on a tendance à vouloir accélérer un peu avec Nico. Ce dernier est très calme et je le trouve très pâle ce matin mais bon pour le moment je ne m’inquiète pas trop on est en début de course et vers le 7ème je le questionne sur son état de forme : « c’est pas top » alors je tente de le rassurer et c’est vrai moi j’ai toujours du mal à débuter je me sens toujours bien après le 10ème….Mais j’essaye moi de garder cette allure 6.3 et je gère l’allure au mieux mais Nico se retrouve derrière YODA et je sens bien qu’ils ont tendance à ralentir : Je garde la cap jusqu’au ravito du 27 éme (étang la tour) : je me sens bien bizarrement mais Nico est claqué, il hésite entre continuer ou s’arrêter : on insiste avec YODA pour qu’il stoppe et très sagement mais difficilement il nous écoute, on le rassure on peut continuer sans lui! Bravo Nico savoir s’arrêter au bon moment écouter son corps et pas sa tête : bravo CHAMPION! Ce début de parcours en foret est magnifique , une végétation luxuriante, varié et de la mi ombre un rêve.
IL fait chaud et je trouve que je bois beaucoup mais bon j’ai peur de brûler mes ailes alors…
J’ai l’impression que YODA baisse son allure et je ne me trompe pas : il me dit, continue suis en surchauffe t’inquiètes ca va revenir : j’hésites à continuer sans lui mais j’ai peur si je ralenti de perdre mon énergie alors je me dis que le ravito n’est plus si loin et je l’attendrais là bas. La foret de ce coin des Yvelines est vraiment belle!
J’arrive au ravito (Saint léger en Yvelines) du 42ème super bien et je vois Jean noel, je mange bien je bois bien et j’attends YODA qui n’arrive pas j’hésite à repartir car je sens l’acide lactique monter, ouf il arrive je décide de repartir suis rassuré il est là et lui dit « rattrapes moi! » en me disant que mon coup de mou viendra et que son expérience sur ce type d’épreuve est plus importante que la mienne. Jean No me dit que pour le coup il ne nous rattrapera pas … Tout les voyants sont aux verts , ma musique adaptée à mon allure 6,30 mais je suis seul et l’objectif du moment c’est de se dire que pas si loin que cela encore, quoique… nous attendent sylvain et titi.
Valérie avait promis d’être là à mi parcours et je la croise vite fait lui dit que YODA est derrière et qu’il a chaud! Merci à elle de la voir cela rebooste le moral : j’ai peur de me perdre heureusement la rubalise est la et le GR est bien indiqué ouf moi qui est peur de me perdre! Je suis surpris de ne pas avoir de coup de mou…

Gambais tout va bien que la foret est belle! Orgerus Gare 60,5 km, Valérie est là et je mets du temps à la remarquer j’ai soif je rempli ma gourde d’un litre on me propose de remplir ma poche mais je refuse il m’en reste un peu et dans 10 km c’est le ravito de Septeuil : Erreur ma poche est en fait presque que vide et je bois beaucoup il fait très chaud….Valérie a peur que Laurent arrête, c’est pour cela qu’elle l’attends ici !
Je repars mais cette partie entre Orgerus et Septeuil est en plein cagnat dans les champs et le vent contre nous un calvaire, j’ai soif je bois trop, j’ai plus d’eau du tout, il me reste 5km de l’eau et des potos…Sauf que je loupe une flèche et ou une balise, je rate le ravito du 70 km, je comprends pas la fatigue est là, les jambes sont coupées : je demande à un bénévole où se trouve le ravito il me dit dans neuf km…Je comprend rien et me dit que je vais croiser titi et sylvain mais rien plus d’eau et pas de potos… Je cours toujours mais je ralenti 7mn/km et j’essais de garder cette allure en me disant :YODA va me rattraper et il a plus besoin que moi de titi et sylvain… Ouf thierry a la bonneidée de m’appeler ils s’inquiétent de ne pas me voir et sont avec laurent, je leur explique difficilement mon erreur et attende avec impatience qu’ils me rejoignent : Marre d’etre seul! et les champs et les petits village me saoule ! j’en ai marre en fait.

Je suis en bonne compagnie depuis peu la premiére féminine et on se trompe tous les deux après la grande montée casse pattes de Breuil bois robert et là il me faut de l’eau : on fait demi tour énervé car des rubalises ont été déplacées pour atteindre le ravito

Je suis en bonne compagnie depuis peu la premiére féminine et on se trompe tous les deux après la grande montée casse pattes de Breuil bois robert et là il me faut de l’eau : on fait demi tour énervé car des rubalises ont été déplacées pour atteindre le ravito du 80ème km : Je sui sdans le dur et la première féminine se fait doublé… J’arrive au ravito énervé plein d’énergie mentale mais physiquement sur les rotule je bois je mange comme jamais et la fille de valérie , et valérie ensuite qui s’inquiète : merci à elle cela m’a fait du bien je prends beaucoup de temps à ce ravito j’en peux plus et me dit que YODA va arriver et que je vais repartir avec eux mais mes cuisses se serrent mon corps est douloureux je repars à contre cœur en marchant et je croise nico et sa maman : que cela fait du bien, je suis au fond mais j’ai pas le droit de lui montrer alors je marche à un pas rapide en lui disant que j’ai hâte que les ASM boys me rattrape! c’est long et c’est dur je marche avec quelques collègue d’infortune en me disant : 8 km il te reste c’est juste un entrainement à Fourmont et il y a 123 messages sur le groupe whattsapp MDR merci….. J’arrive sur Mantes et devinez qui me rattrappes ? Un bonheur pour moi jean No, ouf de la compagnie je marche et je m’en excuse auprès de lui mais le manque d’eau pendant 20 km ont été fatale ! On discute de tout de rien, j’ai l’impression que lui c’est les doigts dans le nez ces 48 km et au dernier km je veux courir mais compliqué j’essaie et je tiens sur les 500 derniers je spprinte même jean no me dépasse ! ouf c’est fini : Valérie nico et sa maman sont là un bohneur : je vais vite chercher ma bière dont je rève depuis l’inscription à ce trail de dingue.

C’est fait, je l’ai fait, pas comme prévu mais je l’ai fait. et c’est le principal 11h18 finisher avec un beau maillot! mais le plus important c’est votre soutien inconditionnel MERCI.

ASMent vôtre

Eric

 

Récit de Nico

🎽🏃 Ultra Trail 90km Diagonale des Yvelines 🌲🏞 – ❌ Abandon 28ème kilomètre ❌😢😖

Les training, les courses, les sourires et compagnie je les affiche, mais je me dois également de montrer mon abandon sur cette course, forcément triste, déçu et méconnaissable.. Pour la première fois, je pose ma casquette à terre. Ca pique moralement mais c’est ainsi. Je me dois d’assumer et de l’accepter..

Je vais essayer de faire au plus vite, d’expliquer le pourquoi du comment (après peu de temps… la course fut stoppée pour ma part à 11h30), mes ressentis, mes explications, etc…

Un emploi du temps plus que chargé pour le printemps 2019 avec l’enchaînement des 5 marathons mais qui sont passés crème comme on dit, c’était génial et total bonheur! Pendant ce temps, j’ai pu gagné un dossard pour la Diagonale des Yvelines, leur première édition ! Un trail de 90km (1200-1300m D+, petite Diag’ face à la Réunion 😉 ) mais qui traverse le département du Sud au Nord ! Ok, why not, quelle joie d’avoir gagné ce doss’ ! Laurent du Club ASM m’en parlait, il s’est inscrit, Eric également, gagné ou pas gagné je les aurai rejoint je pense bien ! Avec l’enchaînement des mara’ auparavant, ça peut me faire un travail de fond pour ce samedi 22 juin !

Hélas, la transition entre le dernier marathon, 12 mai et jusqu’à aujourd’hui… c’était perte de poids, un avenir professionnel incertain qui fait forcément cogiter, en espérant des réponses favorables tant tôt, des problèmes perso’ (bon ça on en a tous malheureusement..) un devoir d’entraînements pour le trail sans pouvoir se reposer, je n’arrive jamais à couper de la course à pied… ?! Le Paie-Je t’il today ?!

Je n’avais jamais dépassé les 60km de run’, c’était le moment aujourd’hui, le D+ ne me fait pas peur, le Mont-Blanc l’an dernier c’était plus du double ! Et j’avais fait encore plus de bornes pour cette prépa’ là ! (Mais je n’avais pas le même poids que today…. Est-ce que je le paie aujourd’hui aussi ?! )

90km Pouaaah ça m’interroge, ça me donne un doute, mais non, ça va passer ! Ca va le faire ! Ca l’a toujours fait ! Je n’ai jamais « échoué », « abandonné », été « déçu » de moi même depuis que je cours, depuis 3 années de Run ! Les jours de course, ça a toujours été la folie ! Toujours senti bien ! 😀

Une dernière semaine légère de run, 35min mardi, 25min jeudi… un petit-déjeuner ce matin, les classiques, rien ne change, mais au moment de prendre le départ, ça n’allait pas trop, pas la pêche, et quand c’est 90km et plus de 10h de course qui t’attend, ça fait un ti’ peu peur! Mais comme nous disions avec Eric, suffit d’attendre les premiers kilo’ et à partir du 5-10ème Hop ca déroule ! J’avoue, c’est souvent ça ! 🙂 mais le petit dej’ ne passait pas… j’avais plus envie de renvoi par la bouche qu’autre chose.. Je peine à me ravitailler, je me suis dis que si je prends une barre j’allais la recracher direct.. Bref, la petite patte de fruit ne m’a pas sauvée..

10km de fait, ça se relaie entre nous trois… ils sont bien les champions Maulois ! Enfin eux deux ! Ouah ! Eric prend la tête, Laurent le suit, et je me cale derrière en espérant que ça passe… J’avais opté pour le choix de la ceinture porte bidons et porte gels barres et compagnie… Aie, ça m’esquinte le dos, c’est relou, ça frotte, je dois la rebouger sans cesse, ça m’a créé des plaques rouges dans le dos 🙁 c’est pénible mais pas une excuse loin de là. 12km et le moral n’y est pas, ça cogite en tête, je ne comprends pas.. Pourtant un défi comme ça, c’est pour moi ! Battre les 60km, c’est géant ! Je le veux ! Ca fait 12km, et 12km que je n’éprouve pas de plaisir, m**de… 🙁

15-16… La même… je perds même quelques longueurs sur mes deux champions actuels !
L’allure 6’20-6’30/km je ne la connais pas, je m’y suis pas entraîné ! Est-ce que je le paie aujourd’hui ?! Nul doute aussi!

Et si l’allure était plus rapide ?! Ça n’aurait été pas possible de la tenir longtemps. Surtout quand ça ne veut pas..

Je regarde de temps en temps ma montre.. Les kilomètres défilent longuement dans ma tête, c’est dur.. dur de perdre des mètres après 1h45 de course..

Éric me demande comment ça va après avoir ralenti.. Là je ne peux le cacher, je ne peux plus leur cacher.. « Bof non pas trop… » on se remet en file indienne à trois. Évidement je ferme la marche et reperds des mètres 🙁

20..22.. 24 kilomètre.. Ce n’est plus 4-5mètres mais une quinzaine sur mes compères.. Là ça va se voir.. Et je ne peux plus le cacher.. 🙁

Dans la tête, tout se mélange, que faire, s’arrêter.. continuer mais pour s’arrêter tout de même?.. Aïe.. Je parviens au ravito’ du 27eme avec quasiment une minute de retard sur Éric. Ils me demandent comment ça va.. Beh ça va pas! « Désolé les gars ce n’est pas mon jour… 🙁  »

Prendre la décision d’abandonner.. Une première… J’ai tout de même essayé de repartir après un verre d’eau gazeuse.. En vain.. Un kilomètre.. j’oublie même de réactiver la montre.. Quasi deux.. Nop… Demi tour en marchant voir les bénévoles et un commissaire de course.. 🙁 Finito.

J’ai pu assister à la fin de course de mes champions, de Jean-No’ du club également, inscrit sur le 48km. Les voir, les encourager, marcher à leur côté, avant qu’ils repartent en courant, au km 80.. et leur arrivée ! Respect !!! Soyez fiers, vous battez vos records de distances les gars! Je suis tellement heureux pour vous! 😮

Il me faudra sans doute plus de recul pour rebondir, comprendre etc.. mais je peux déjà noter qu’il ne faut pas être trop léger.. 59kg pour 1m84…. Aïe.. Alors que j’en faisais 69 pour le Mont-Blanc l’an dernier.. et plus de 80 à mon premier mara’.. L’anorexie mental.. A combattre! Écouter son corps.. Faire des coupures running, ou vraiment des mini run en EF et encore plus lent!! Avoir du bon matériel, surtout en sac du coup.. et le tester avant.

Et tout ce que j’ai pu dire à mes autres amis runners qui ont eu aussi des jours sans.. me le rappeler, à moi-même cette fois-ci.
Un premier échec. Il fallait que ça arrive. Ça fait mal mais.. c’est comme ça ! J’aurai tellement rêver kiffer aimer être finisher de cette course.. mais non! That’s Life ! J’ai encore beaucoup à apprendre… :/

Quelques photos de cette journée dont je me rappellerai…

Un grand merci à Laurent et Éric ! Désolé les gars.. 🙁 🙁 Et toutes mes félicitations !!! finisher haut la main.. Respect! ❤

 

Récit de Jean-Noël

Allez je prends un peu d’élan pour mon premier récit de course. Bonne lecture!

Samedi matin, 9h00 dans mon lit, samedi de la Diag 78, seul à la maison : quelle excellente grasse mat !
Quelques heures devant moi, c’est bon je peux me mettre « à table » pour un vrai repas sans avoir eu à me lever à l’aurore.
je termine mon paquet de spaghet 500 g dont j’avais déjà avalé 400 g la veille au soir, sans oublier auparavant un bol de café agrémenté de 4 méga tartines de pain de campagne / beurre et une portion de camembert.
10h30 : prêt en tenu, 2 l de boisson ISO dans le dos et 1 flasque 0,5 l d’eau dans la poche avec 4 barres céréales (au passage, merci Fabrice pour le sac Raidlight), je démarre pour l’île Aumone en voiture afin de rejoindre le bus qui m’amènera à Saint Léger en Yvelines pour les 48 km de la diag.

Temps magnifique, 12h20 j’arrive sur la place de St Léger, le départ est à 14h00, ça va être long…pas tant que ça car à 12h45 mon ami Eric arrive sur la place (et oui il est parti à 8h00 de Rochefort en Yvelines pour le 90 k) tout frais et motivé pour se ravitailler. Il m’annonce au passage que Nicolas, également sur le 90 km, a pris la difficile mais sage décision d’abandonner et que Laurent M. le troisième larron avait un petit coup de mou ; redémarrage : « aller Eric ! bon courage ! on se retrouve à l’arrivée ». Quelques minutes après, c’est au tour de Laurent de faire le plein : il semble fatigué mais absolument pas démotivé pour autant « : « je reprends du jus et ça va revenir »… C’est surement pour ça qu’on le surnomme Maître Yoda !
Plus que 30 minutes avant le départ, étirements, quelques pas d’échauffement, plus que 5 minutes, brieffing des organisateurs….badgage du dossard et GO c’est parti pour une jolie balade ! ma première sortie de plus de 42,2 km.
Démarrage en forêt sur un single en monté, les 106 coureurs au touche-touche, dans un ambiance encore pleine de fraîcheur (il fait encore 20/21°C en sous-bois).
13 km plus loin, premier ravito flotte, rapide, 1 min d’arrêt. Les sensations sont très bonnes, j’évite de regarder ma montre mais je constate tout de même que mon allure moyenne est trop rapide (j’oscille entre 5’30 et 5’45) tandis que la température ambiante augmente significativement. Soyons raisonnable, il est l’heure de ralentir un peu, il reste encore 35 k après tout.
Quoi qu’il en soit, le soleil et la chaleur m’ont rapidement rappelé à l’ordre avec le cardio qui prenait 10 à 15 pulses sur les portions découvertes, j’ai donc ralenti naturellement… 2ème ravito au 20ème, Orgerus, des bénévoles en or, pause de 5 min histoire de se refroidir, manger 2 pattes de fruits, 3 tucs, remplissage de gourde, je me sens bien même si le chaud a commencé à me faire sentir que j’allais devoir me battre !
C’est ici que la diagonale démarre… Grande portion à découvert pour rejoindre le ravitaillement de Septeuil (29ème), il fait chaud et je dois ralentir à plusieurs reprises pour ne pas surchauffer, j’ai le souffle court par moment, ça devient difficile…alors que mes jambes vont encore très bien.
5 minutes d’arrêt, et 2 remplissages de gourde et une douche à la cristaline plus tard (du bonheur toute cette fraicheur qui part de la nuque jusqu’à dans le bas du dos) je vois Laurent M. accompagné de Thierry et Sylvain en pleine discussion ; là c’est DUR DUR, gros coup de chaud après le passage dans les champs d’Orgerus…on échange un peu ; Sylvain et Thierry en tenue ont prévu de l’accompagner et le soutenir en courant à ses côté: c’est aussi ça l’ASM ! Un gros kikou d’encouragement et je repars.
Direction le dernier ravito de Breuil (au 39ème), je m’économise dans chaque montée et continue à boire sans soif et tous les 2 km. Je gère la vitesse aux pulsations et du coup regarde beaucoup plus ma montre qu’au départ : le soleil cogne toujours autant et chaque portion de forêt me permet de refroidir mais aussi d’accélérer et de bien sentir que mes jambes suivent correctement.
Petite montée dans la rue du dernier ravito et SURPRISE ! Valérie L. et sa fille Juliette m’encouragent tandis que je venais de me faire 10 km seul au monde. Et oui, même lorsque tu ne t’y attends pas, l’ASM est là ! Au top les filles !
Petite pause de 4 / 5 minutes, « douche », boisson, discussions avec Valérie, 3h50 écoulées, reboosté et hop c’est la dernière ligne droite car « plus que » 9 k.
Peu de temps après Nicolas S. (qui était revenu exprès) m’a fait la surprise et la gentillesse de m’accompagner dans une côte, m’encourager et me soutenir ! topissime Nico !
Enfin, à qq km de l’arrivée, j’ai rattrapé Eric et partagé mes derniers km à ses côtés : je n’avais pas prévu de le croiser en fait (pas plus que maître Yoda ou Nico d’ailleurs). Il était dans le DUR également (pb d’aiguillage et plus d’eau sur plusieurs km), tandis que j’affichais un peu plus d’une 40ène de km et lui plus de 80 km… On a marché ensemble jusqu’à la presque arrivée et pour le finish un petit élan d’énergie pour terminer en beauté ! Nous avons ensuite attendu Laurent M. en compagnie de Nico et Valérie M. pour partager une bonne mousse de récupération…génial !

Au final, cette diagonale aura été une superbe expérience sportive et humaine. Un tracé magnifique, des bénévoles super, notre petit club Maulois au top du top, des coups de chaleur qui m’apprennent à connaître mes limites, bref j’ai progressé.
Mon entrainement en côtes entre avril et mai pendant lequel j’ai couru des blocs de 40/50 km sur les week-ends et des semaines à plus de 80 km m’a permis d’avoir une bonne résistance musculaire, je n’étais en revanche pas préparé au chaud qui m’a mis dans le mal à plusieurs reprises. Et oui, il n’a pas fait très chaud entre avril et mai, je « (re-)découvrais l’effort en plein soleil…

Mon objectif initial n’était clairement pas de faire un temps mais de terminer sans douleurs majeures et ne pas subir de courbatures. Au moment où j’écris ce récit, nous sommes 2 jours après la course et je n‘ai pas eu de courbatures (picotement dans le talon d’Achille le lendemain matin, mais c’est passé) et plus important encore je n’ai pas eu mal aux articulations pendant la course ! (c’était les 2 conditions pour que je m’aligne à nouveau sur un marathon, qui pour les 2 précédents m’avaient occasionné de bonnes grosses douleurs aux genoux !).

Si il y a une prochaine édition de la diagonale 78, je re-signe sans hésitations mais peut-être pas encore pour le 90 km qui me paraît trop loin de mes capacités. »

voilà c’est terminé.
@+ JN

Récit de Laurent Masset

Cette année, je n’avais pas prévu de courir d’ultra, contrairement aux années précédentes, du fait d’une blessure au pied contractée avant le Grand Raid du Morbihan et qui m’avait fait abandonner sur celui-ci. Après une longue pause forcée de 2,5 mois de la course à pied, j’avais repris mi-septembre, très laborieusement la CAP en ayant tout à réapprendre. Puis, au fil des mois, et particulièrement depuis février 2019 où l’enchaînement des marathons se faisait avec des chronos décents, je me décidais à m’aligner sur un petit ultra afin de reprendre goût à ce format de course.
J’entraînais dans ma suite Nico et Eric : c’est toujours plus sympa à plusieurs !
Après une préparation Yodesque (11 marathons pour borner), je me retrouvais à 8 heures du mat’, avec mes 2 compères, dans le charmant village de Châteaufort-en-Chevreuse, lieu de départ de cette première édition de la Diag78. Il fait beau mais nous savons déjà que nous aurons à subir une grosse chaleur durant toute la journée.
Le départ est donné et immédiatement, la route s’élève par des escaliers afin de rejoindre le plateau qui va nous conduire à travers ce magnifique parcours forestier du Parc Régional de la Vallée de Chevreuse. Panoramas somptueux et très variés, des étangs autour desquels les touristes s’agglutinent pour pique-niquer, courir ou pêcher.
Pour le moment, notre petit groupe se relaie au fil des kilomètres à un rythme soutenu (5’41 au km) à un certain moment : je juge l’allure beaucoup trop rapide, même si nous sommes déjà relégués dans la seconde partie du peloton. Nous avons la chance d’être sous le couvert de la forêt et donc, de ne pas ressentir la chaleur.
St Arnault, Clairefontaine, Rambouillet, les kilomètres s’enchaînent en douceur au milieu des haras et des belles propriétés et toujours ces nombreux étangs plus jolis les uns que les autres. Cependant, le premier aléa de la course survient un peu avant Vielle-Eglise au km 27, point de ravitaillement, où Nico, qui ne relayait plus et même décrochait de plus en plus, nous annonce qu’il n’en peut plus et préfère abandonner, la mort dans l’âme. Décision plus que raisonnable au vu de la distance qui reste à effectuer. Nous repartons donc sans notre benjamin de l’ASM en ayant une grosse pensée pour lui car l’abandon n’est jamais aisé à digérer.
Nous traversons à présent une forêt que je connais bien puisque nous longeons les étangs de Hollande, qui emprunte une bonne part de l’Hivernale. A 3 km de St Léger, je sens que je suis en surchauffe. Comme me le fera remarquer Eric après la course, je ne me suis pas assez hydrater jusqu’à présent et les effets se font rapidement ressentir. Je laisse partir Eric au 39ème km et adopte un rythme plus conforme à ma forme. Je vide mes flasques d’eau afin de recharger le corps en sels minéraux en attendant de refaire le plein au ravito de St Léger. J’y retrouve Eric qui repart presque aussitôt et Jean-No qui attend le départ du 48 km.
Après avoir ingurgité pastèque, Tuc, banane et bu tout mon saoul, je redémarre pour me coltiner une belle côte immédiatement. 3 kilomètres plus loin, je crois avoir une hallucination en apercevant Valérie. C’est bien elle qui m’attend avec une bouteille de St Yorre bien fraîche que je m’empresse de liquider. Le tracé serpente à nouveau à travers la forêt sur un chemin plus difficile à appréhender du fait de la présence de grosses flaques d’eau, voire de boue, jusqu’à Gambaiseuil.
A Orgerus, km 60, je retrouve Valérie au ravito. Un coureur abandonne à ce niveau-là devant l’insistance de la sécurité Civile au vu de son visage défait. J’ai moi-même la tentation de renoncer devant la chaleur et le fait que nous allons devoir traverser la plaine à travers champs sans possibilité de se mettre sous la protection des bois.
Finalement, je décide de repartir jusqu’à Septeuil et d’aviser là-bas. La traversée des champs via Behoust, sera effectivement un calvaire pour tout le monde. Les premiers coureurs du 48 km commencent à me doubler à ce moment-là non sans me donner un petit mot d’encouragement au passage.
Deux kilomètres avant Septeuil, au sortir d’un bois et en pleine descente, 2 coureurs en sens inverse m’encouragent à leur tour. Je lève la tête brièvement et reconnaît Sylvain et Thierry qui, eux, ne m’avaient pas reconnus ! Il faut dire que cela n’était pas aisé avec ma casquette et mes lunettes de soleil. Ils venaient en fait à la rencontre d’Eric qui apparemment s’était égaré et avait zappé le ravito de Septeuil. Dès lors, les 2 compères vont m’accompagner jusqu’au bout de l’épreuve.
A Septeuil, je refais le plein d’eau une dernière fois. Je sais dorénavant que j’irai au terme de l’épreuve. Arrive Jean-No qui me rejoint au ravitaillement. Mais il va beaucoup trop vite pour que je puisse espérer prendre sa foulée. En plus, dès que le relief s’élève un tant soit peu, je suis obligé de marcher au vu de l’accélération cardiaque qui me met dans le rouge immédiatement.
Heureusement, le dénivelé n’est pas très important et, grâce à mes 2 St Bernard, nous arrivons à avoir une allure de course décente. Passage devant la pisciculture de Villette, traversée de Rosay puis Vert où une redoutable côte nous attend. Hors de question de courir et même la marche me paraît difficile. En me retournant, je m’aperçois que les coureurs, derrière moi, ne sont guère mieux lotis.
Arrivés au sommet, rencontre inopinée avec ValérieL et Juliette, juste avant le ravito de Breuil Bois Robert. On termine ensemble la montée en marchant et au ravito, petite photo pour la postérité ASMienne.
Après cette brève pause, nous repartons pour une longue descente vers la coulée verte de Mantes la Ville où je retrouve un copain de Courir le Monde qui se joindra à nous jusqu’à l’arrivée. On longe la Vaucouleurs, superbe petite rivière, au milieu des promeneurs jusqu’à la sortie du parc où nous arrivons sur la sortie d’autoroute de l’A13, beaucoup moins glamour. Passage nécessaire et heureusement assez court avant de rejoindre les quais de Seine et le passage au pied de la Collégiale.
Ultime montée sur le pont de Limay avant de bifurquer dans l’Ile Aumône et de rejoindre triomphalement l’arrivée située au sein du Parc des Expositions. C’est fou comme la fatigue s’évapore dès qu’on s’approche du finish ;-).
11h38 au final pour une 27ème place anecdotique et fin de la mauvaise série d’abandons sur ce type de distance. Le principal objectif de l’année étant repli, je peux à présent repenser à un retour sur les 177km du Grand Raid du Morbihan en 2020.
Spéciale dédicace à mes sauveteurs du jour, Titi et Sylvain, qui ont été magnifiques de dévouement et à Valérie qui m’a bien supporté aujourd’hui alors que c’était notre anniversaire de mariage.
A toutes celles et ceux qui veulent, un jour, aller voir ce qu’il y a au-delà de la distance du marathon, dites-vous bien que c’est l’un des formats où demeure un certain esprit d’aventure. Rien n’est écrit à l’avance : la réussite comme l’échec doivent être appréhendés dès la préparation. Chaque kilomètre parcouru vous fera alors découvrir une facette inconnue de vous-même et vous rendra plus fort.

Résultats :

Eric Lonchampt : 11:18 (90K – Moyenne 7,96 – Classement Scratch 23/67 – Classement catégorie 10eme / 29)
Jean-Noël : 05:18 (48K – Moyenne 9,05 – Classement Scratch 43/106 – Classement catégorie 18eme / 34)
Laurent Masset : 11:39:24 (90K – Moyenne 7,72 – Classement Scratch 27/67 – Classement catégorie 5eme / 12)

 

Galerie photos :

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10 commentaires sur “La Diagonale des Yvelines 2019

  • mm
    Laurent Leturger Auteur de l’article

    Quel exploit !!! Comment peut-on courir pendant plus de 11h ?
    Félicitations à mon binôme de choc qui une fois de plus relève un défi surhumain! c’est vraiment ton année !
    Maître Yoda, quel mental ! et en plus , en lisant ton récit, on comprends que tu connais parfaitement ton corps, tu as cette incroyable capacité à gérer une course de tout type !
    Jean-No bravo pour ce premier 48K, maintenant tu sais c’est sur, tu peux à nouveau te lancer sur un marathon. Bravo aussi pour ton premier récit, je l’ai bien étudié… un 48 serait plus dans mes cordes … Je vais m’inspirer de ton expérience pour préparer le 42 du fond de Cayenne en Septembre.
    Nico, un grand bravo, beaucoup décident parfois de ne pas écouter leur corps et ils le payent au plus cher! tu as fait le bon choix! relit mon récit du marathon de Paris, j’ai découvert que mes échecs du passé portaient souvent mes performances à venir.
    Titi et Sylvain, quel esprit ASM! c’est vraiment formidable ce que vous avez fait! vous vous êtes quand même fait plus de 20k de Trail pour soutenir nos gladiateurs!

  • mm
    Eric LONCHAMPT

    Merci pour ces récits toujours instructifs! Un premier mot pour jean noel et son premier récit et sa première sur trail de 48 km : suis fier de t’avoir accompagner dans cette préparation et merci encore pour ces 10 derniers km de cette diag78. Laurent M au mental d’acier et qui est un fin analyste ! Nico, ce n’est que partie remise…Bonnes vacances et reposez vous pour de nouveaux défis à la rentrée !

    • mm
      JEAN-NOEL

      Merci Eric pour ta compagnie en phase prépa et les parcours « côtes » sur mesure à Beynes qui ont vraiment participé à ma bonne forme sur la diag ! et félicitations pour ton 88 + 4 km ! tu n as pas lâché, c est énorme !

  • mm
    Caroline GILLIER

    Bravo les garçons. Je suis autant impressionnée par Laurent et Eric qui ont couru plus de 11h (11h !!!!!!) que par Nico qui a su voir que ce n’était pas son jour … J’ai beaucoup à apprendre de sportifs comme vous …

  • mm
    Laurent MASSET

    Bravo à tous ceux qui ont tenté l’aventure, finishers ou non. Nul doute que nous avons tous énormément appris lors de cet ultra.
    Un remerciement particulier à celles et ceux de l’ASM qui sont venus nous soutenir et nous encourager, particulièrement pendant les périodes de doute ou de souffrance (et il y en a eu !!!).

    • mm
      JEAN-NOEL

      Laurent je crois que j accepterai volontier tes « ptits slips » à l avenir car tu nous as fait grosse démonstration samedi dernier…tu as été sur le fil pendant de longues heures tantôt porté par l asm mais aussi longtemps en solo, malgré tout tu as passé la ligne ! chapeau bas.

  • Valerie FROISSART

    Bravo Eric, Laurent, Jean-Noël pour les challenges relevés ! des performances hors normes, dans des conditions compliquées. Bravo Nico pour ta lucidité et ton partage. Bravo Titi et Sylvain, Valérie, Valérie et Juliette, esprit de corps au top !
    Merci pour vos récits, c’est comme si j’y avais été, sauf que je n’y serai jamais !!! et c’est énorme de vivre l’aventure à travers vous !