Marathon de Paris 2018 5


Voici les récits de course du marathon de Paris du 08 Avril 2018, une grosse Task Force ASM était présente et prête à en découdre : Valérie F, Christine, Sandra, Nico, Fabrice, Eric, Thomas, Jérôme et Laurent L.

Récit de Laurent L… un ton au-dessous !

Je n’ai pas pu participer à l’édition 2017 pour cause de blessure, mais pour cette édition j’étais présent et ça m’avait manqué !
Je m’étais inscris dans le SAS 3h45 (puisque j’avais fait 3:53 en 2016) mais au regard de ma prépa et des conditions météorologiques que nous avons rencontré ces 3 derniers mois (neiges, pluies, froid, boues)… j’avais revu mes prétentions à la baisse (après le semi de Rambouillet), je comptais faire moins de 4h00 sans plus.
Je perds Tom et Jérôme au niveau du dépôt des sacs, Christine qui était avec nous décide d’attendre ses cops Valérie et Sandra sur le SAS 4:30.
Donc je rentre dans mon SAS 3h45 pour courir alone, je me mets dans ma « bulle » et attends le départ, on sent le soleil qui tape déjà à 9h00 !
Départ ! Surtout pas de précipitation, l’adrénaline monte mais il faut se « freiner » pour ne pas se griller d’entrée de jeu. Et oui si on part trop vite au-dessus de son allure fixée pour le marathon, le corps ne comprends pas et va avoir tendance à « surconsommer » les précieuses réserves en glycogènes qu’on a accumulé la dernière semaine… entrainant irrémédiablement une panne de carburant préméditée !!
Les kilomètres déroulent lentement mais surement jusqu’au 21éme (semi) …. Check : ça va, les compteurs sont au vert !
25K : on entre dans ce satané tunnel des Tuileries que je déteste, 800m dans le noir avec un manque d’oxygène perfectible ! Suivrons 3 autres passages de pont (descente et montée) jusqu’au Trocadéro (29Km), la fatigue se fait ressentir mais elle est gérable, gros ravito, un gel et on attaque « le mur des 30 ».

30Km: Comme mes 2 dernières éditions, je ne « prends » pas le mur, je sais gérer maintenant (l’alimentation avant et pendant la course y est pour beaucoup ainsi que les sorties matinales agen).
32Km : La montée du boulevard Excelmans est assez compliquée, je préférais l’ancien parcours qui longeait Roland Garros. On monte, on monte et on arrive enfin sur la partie « bois de Boulogne »….
35Km : comme le dirait des marathoniens aguerris, c’est là que ça commence !!! Mon chrono est plutôt correct ! il m’annonce une arrivée aux alentours de 4h00…. Ça me va !
Mais très vite ça tire très fort (en moins de 10mn) !!!! je me bats contre mes jambes qui ne veulent plus avancer, je prends mon temps sur les ravitos ! Mon allure chute et je décide de marcher 500m à partir du 37éme.
A partir de 38K je me remotive, « pas question de flancher et marcher pendant 4 km ! », c’est reparti, à l’allure que peuvent me donner les jambes, mais c’est reparti (C’est dans ces moments là que le mental prends le dessus) !
42,195Km : Je franchis la ligne d’arrivée, pas déçu, même si le chrono ne me convient pas !!!! j’ai limité la casse.

En conclusion : Je dirais que même après 6 marathons, l’exercice est toujours aussi délicat et à prendre extrêmement au sérieux…. il faut rester prudent et humble devant ce colosse !
J’ai manqué de puissance et d’endurance sur les 7 derniers kilos, on peut « tricher » sur un 10k, un semi…. Mais le marathon lui ne pardonne pas si le moindre grain de sable s’immisce dans la course (météo, alimentation, forme du moment, préparation, matos …). Là dans mon cas, des soucis de boulot ces derniers mois ont « plombé » ma motivation….. quand la tête n’y est pas !
C’est un vrai défi sportif, qui fait mal, mais c’est tellement BON !!!!

Ma courbe d’allure …. ça coince sur les 7 derniers kilos.

PS1 : Je remercie les membres ASM pour vos encouragements durant la course, ça aide vraiment, même si à la fin on voit un peu trouble l’écran du smartphone !!!
PS2 : J’en profite pour vous recommander d’aller faire un tour sur le site www.nicolas-aubineau.com . Il m’a été de bons conseils pour le choix de mon alimentation avant et pendant l’effort…. sur ce marathon, je n’ai manqué de rien en terme d’alimentation…. je pense garder la même « formule » pour les suivants.

PS3 : Eric merci pour les pilules de BCAA.

PS4 : Tom bravo pour ton 1er marathon !!! 4:30 c’est super, tu as un gros potentiel de progression!

PS5 : Quel super club l’ASM ! Un bon esprit « anti-compét », tout le monde se soutient !

PS6 : Merci à Tonio pour ses encouragements la veille de la course! Un super coach à dimension humaine !

 

Récit de Thomas :

En résumé, une expérience humaine et de connaissance de soi inoubliable que j’ai hâte de recommencer des que possible!
Cette première ligne va d’ailleurs vous sembler bizarre au vu des lignes qui suivent…

Tout commence lors d’un sortie dominicale de Novembre avec Manu et Jérôme ou pour la première fois, je passe la barre des 25 km et arrive à la maison dans une forme étonnante…
L’après midi même, suite a un bon déjeuner un peu arrosé, je m’inscrit au Marathon de Paris.

S’en suit la préparation qui commence le 5 Janvier pendant 12 semaines.
Malgré la météo déplorable, le jonglage avec les déplacements professionnels et les vacances ainsi que le rythme des entraînements (4 par semaines pendant 12 semaines quand même 🙂 ), j’ai adoré cette préparation !
Le fait d’avoir un planning défini (Merci Tonio), un partenaire de crime (merci Jérôme) ainsi que tous les conseils des Marathoniens de l’ASM (Merci à vous tous) a rendu cette préparation très agréable en fait.

Suite à la prépa, le plan dans ma tête était très clair: les 8 premiers km a 5’20; les 14 suivants a 5’30 ce qui me met au 22éme km en 2h me laissant 2h pour faire les 20kms restants et gérer ce fameux mur autour des 30kms…. ce qui devrait le faire au vu de mon entrainement sur des bases de 3h45….

Bref, j’arrive la veille du 8 Avril hyper serein, bien préparé (du moins j’en étais convaincu 🙂 ) avec deux objectifs lors du Marathon : Prendre du plaisir et le finir en moins de 4H.

Arrive le jour J:
Départ de Maule à 7h avec Laurent, Chris et Jérôme. Je me sens en pleine forme, serein et impatient de me mettre a courir.
Le parcours jusqu’au sas de départ se fit sans encombre grâce a l’expérience de Laurent qui connait les astuces et les petites rues pour se retrouver directement av Foch et déposer sac etc…
Arrivée dans le sas avec Jérôme, en ayant perdu Laurent qui profitait du salon VIP, on révise une dernière fois notre programme avant de se lancer.

9h: Top départ, ambiance magique.
Les 8 premiers kms se font a 5’20, puis on baisse l’allure comme prévu autour de 5’30 pour respecter notre plan. Les bâtiments défilent sous nos yeux, les rues sont pleines de supporters qui nous encouragent à fond. Le pied !
On s’arrête aux 3 premiers ravitos pour boire et prendre nos gels. Tout se passe comme sur un nuage jusqu’au 17éme.

Première difficulté au km17 ou je m’arrête sur un des arbres du bois de Vincennes pour me soulager et laisse Jérôme s’échapper… pile à ce moment la, sensations très bizarre… chaire de poule sur les bras et dans la nuque, limite la tête qui tourne… Je repars mais sens immédiatement que ce n’est plus la même course. Les kms s’enchaînent mais j’ai du mal à tenir les 5’30 et commence déjà le combat mental pour continuer à courir alors que j’en suis qu’au semi.

Je sais que Mélanie et les enfants m’attendent au km 25 ce qui me fait tenir jusque la dans la douleur. A leur vue je m’arrête de courir, ce qui déclenche la fureur de Mélanie qui me dit que je ne peux pas abandonner et qu’elle me retrouve au 33eme. Les enfants courent à mes cotés pendant quelques mètres et je repars péniblement.
Le combat mental reprend de plus belle et je me dis que je suis entrain de prendre le mur des le 25eme…. et qu’il me « suffit » de rester sous les 6’/km pour rester sous les 4h.
Arrivent les tunnels, je perds du temps, mon rythme est de 6’50/km, je ne respire pas (comme prévu) dans l’interminable tunnel de 800m… et me demande comment je vais faire pour finir.
Il n’est déjà plus question de finir sous les 4h mais de finir tout court !

Je reprends le dessus entre le 28eme et le 32eme et la, au 32eme, je réalise violemment tout ce que j’avais lu et entendu sur ce fameux mur !
Un mur quoi… des mollets durs comme du béton, des crampes dans les cuisses, des abdos (inexistants) qui ne me soutiennent même pas assez pour me tenir droit… bref, j’en chie et je marche péniblement pendant 2km lors du 32 et 33eme.

Arrivé au 33eme, je me remets a courir en me disant que l’arrivée est proche… je croise Mélanie et les enfants qui me soutiennent et je fais les derniers 9kms en mode autopilot.
Je suis la ligne verte au sol, ne me rappelle de rien, je regarde ma montre en me disant qu’à ce rythme je boucle en 4h30.
Je tiens jusqu’à la fin alors que je n’arrive même pas à lever suffisamment les pieds pour ne pas trébucher sur les pavés dans le bois de Boulogne.

Je passe la ligne d’arrivée, le délivrance !
Je ne réalise même pas ce qu’il m’arrive, récupère ma médaille et me traîne tant bien que mal en haut de l’avenue pour récupérer mon sac et retrouver, Mel et les enfants, Jérôme et sa famille ainsi que Laurent.

Le pire (ou le meilleur) est que je n’ai qu’une envie, c’est de recommencer. En faisant ce Marathon, je voulais me tester mentalement plus que physiquement… et je n’ai pas été déçu du voyage 🙂
Cette expérience est tout simplement Hallucinante et je prends juste conscience de ce qu’est le dépassement de soi suite a Dimanche dernier.

Lors de mon prochain Marathon (oui oui, j’ai hâte 🙂 ), je changerai probablement mon entrainement et mon alimentation.
La distance max que j’avais couru avant Dimanche était 26km et je pense que ce n’était pas assez. Je n’étais clairement pas assez proche du mur lors de ma prépa.
J’ai de gros doutes sur les gels et me demande si le début du calvaire du 17éme km n’en sont pas la cause.
Je ne négligerais pas le gainage car clairement, c est indispensable a partir du 30éme.

Bon, quand est ce qu’on s’y remet ?

 

Récit de Nico :

Marathon de Paris 2018 Done! (y)
La flamme Marathon Addict (la fameux groupe facebook dont je fais parti) dans le dos pour mener en 3h30.. SAS rejoint dans les derniers, remonter un peu de monde en zigzaguant avant le coup d’envoi pour montrer la flamme à tous les Addict, très peu m’ont vu hélas, Il y a tellement de monde! Parti 150m derrière un meneur officiel.. ça ne sert à rien de courir à ses côtés, vaut mieux repartir les meneurs sur tout le long de la route 😉
Temps de passage Ok, du 4’58/km environ pour un Sub 3:30 et prévoir un peu pour les ravitos.
Les kilomètres passent et plus je me retourne, moins il y a de monde.. 😞ce sont surtout des inconnu(e)s, des runners qui ne sont pas du groupe et qui se demandent C’est qui lui avec son truc au dos? 😛 Je leur explique le pourquoi du comment, et les invite gentiment s’ils le souhaitent à rejoindre notre groupe (y) (Au final, beaucoup de pub’!). Les kilomètres s’enchaînent et Julien (un ami du groupe FB) me rattrape aux alentours du semi’, Isa’ (amie du groupe FB) est également là! Ah des Addict’ Top! Je me dis que si Julien m’a rattrappé c’est qu’il est sur un super chrono (y) Effectivement je garde mes 5’/km, mais il est plus rapide! Top! Vas mon grand, j’espère que tu as tenu jusqu’au bout! Hélas, il n’en était pas de même pour notre Isa’ mais que tu peux être fière de ce marathon toujours aussi compliqué!
Me voilà quasi seul au 28ème, 29ème kilomètre.. Bon beh let’s go.. Ah merde un runner s’écroule au milieu de la route au 31e, pris de crampe.. J’arrête ma montre, réflexe.. :/ Je me suis tout de suite dit qu’en ne menant plus personne à ce moment là.. A quoi bon faire 3h30 juste pour soi.. Chef Pascal (Administrateur du groupe FB).. j’espère que tu m’en voudras pas.. j’ai pris le temps d’étirer ce runner.. puis ensuite je me suis permis une pause toilette.. Désolé Paris j’ai du faire cela sur un parking.. Oui avec la flamme, je ne rentrais pas dans les cabines.. Sorry et navré de cette parenthèse..
La chaleur, toujours aussi présente sur le MDP.. Je repars.. 5’/km! mais… hm, moins de jambes.. c’est vraiment pas kiffant pour les gambettes de s’arrêter 2-3-4minutes et de repartir.. :/ Mais le fait de voir nos supportrices et supporters en or du groupe, c’est du kiff! Merci énormément!
Toujours des runners inconnus qui me demandent l’allure.. je leur explique du coup, avec ces péripéties.. on était en route pour un sub 3h45, même 3h40! Les gens étaient pour! Ca fait plaisir! mais c’était dur pour toutes et tous.. Ca « roule » en 5’40 5’50 au kilo… mais je leur dis qu’il faut continuer ainsi et que les 3h45-40 c’était bon! Moins de 10 bornes, faut s’accrocher..
Chaleur oblige, je transmet mon bidon rempli d’eau à ceux qui en ont envie. Tiens ça me rappelle Rambouillet et son semi d’il y a 4 semaines 🙂
Je finis donc avec des runners, qui s’accrochent, qui craquent, qui s’arrêtent, mais je ne peux pas en faire de même pour les aider, je me dois de continuer et mener une allure.. mais qui n’est plus celle du départ… :/Sorry!
Je finis avec un temps officiel de 3h41 et de 3h39 à ma montre.
Je n’aurai mener l’allure prévue jusqu’au 31e Mea Culpa, mais n’étant pas meneur officiel, à quoi bon de courir pour soi, je ne suis pas là pour soit.. Le plus important était de voir les sourires à l’arrivée, j’en ai vu.. Quel bonheur! Tout le monde finit difficilement mais extremment fièr(e) de soi… Top 🙂
Il est temps de rejoindre les Addict’ pour un petit debrief’! 🙂
Un énorme merci Pascal pour cette expérience, pour ta confiance, je suis désolé pour ne pas avoir fait 3h30. :/
J’espère que tu m’en voudras pas, auquel cas je comprendrai tout à fait!! 😉
Si j’ai la chance de réitérer cette mission, je prendrai au grand soin de mobiliser le maximum de monde, de membres Addict, avant de rentrer dans le sas.. et d’y être encore plus en avance (y) de partir tous ensemble et non de se retrouver en pleine course. Complicado à Paris! Ça doit être sûrement plus pratique sur un autre marathon ou autre course.
Merci à tout les membres, quel bonheur de vous avoir vu avant, pendant, après! Mon Dieu, que ça fait plaisir de vous voir à chaque fois, d’en rencontrer, d’échanger etc.. 🙂 (y)
Je prends ce marathon comme un super entraînement, une superbe expérience, comme quoi meneur ne s’improvise pas.. loin de là. Comme à chaque départ, je ne fais pas le kéké confiant, oooh loin de là, et ce matin encore moins! 😉 Ca a du se voir! Mais une fois parti, ça fait du bien hehe :p
Ca me donne envie de m’entraîner.. pas pour des chronos perso’, mais au contraire sur des allures de course 5′, 5’20 et 5’41 au kilo’.. 🙂
Merci à vous toutes et tous pour vos messages, vos mots, vos encouragements!!!
Un énorme bravo à vous! Chapeau! Un de plus pour certain(e)s, un baptème pour d’autres! Soyez fièr(e)s! C’est énorme 😀 Vous êtes des warrior!
Gros bisous :-* »  »

 

Récit de Jérôme :

Enfin sous les 4 heures !

Il m’a fallu 7 marathons pour atteindre cet objectif que je pensais plutôt simple à atteindre quand j’ai commencé le marathon en 2006 et la course à pied en 2004 (j’avais alors 31 ans… Et pas plus de cheveux)

Grâce au club qui nous pousse à sortir davantage et au programme de Tonio, 2018 a été bénéfique non sans mal.

Un entrainement hivernal avec Tom que je remercie (on s’est beaucoup vu 😉 en suivant à la lettre le fameux programme. Pas de bobo durant cette période, tout était sous contrôle pour Paris !

Une semaine avant l’épreuve, les premiers maux, une baisse de forme mais qui chez moi est systématique et surement liée au stress d’avant course….

Le jour où il faut être prêt de toute façon c’est le dimanche !

C’est parti, accompagné de Tom, encore lui ! Pour mon 7ème marathon… 15 km passent à l’allure souhaitée puis une douleur fulgurante au tendon d’Achille me fait vraiment penser que je ne pourrai pas aller au bout. Je préviens alors Thomas, puis me concentre, allonge la foulée pour voir et après quelques centaines de mètres la douleur s’estompe et j’oublie…J’oublie aussi Tom qui n’est plus devant, ni derrière moi….

Les km passent et la fatigue arrive, je maintiens le rythme jusqu’à faillir tout doucement et perdre de km en km quelques secondes, je regarde ma montre et je calcule, je calcule et je calcule ; ça occupe. Pas de mur chez moi mais une baisse de rythme régulière. Pensant être vraiment au ralentit et m’éloigner de mon objectif, mon chrono oscille entre 5:45 – 5h50, pas si mal, ça me relance, et je me concentre à ne jamais dépasser le 6 au kilo et ce serait gagné; toute la fin de course a été ce discours : « pas au dessus de 6 ! » c’était le plan élaboré avec Tom.

J’ai mal, très mal mais si je ralentis j’aurais tout aussi mal et j’échouerai pour passer sous les 4 heures alors, on serre les dents, les poings et tout ce qu’on peut car j’ai aussi eu peur de ….y a des enfants qui peuvent lire alors je vous laisse deviner la suite…et on maintient la cadence.

5km, puis 4km puis 3km et je me dis c’est bon même si je craque j’ai quelques minutes de secours pour faire moins de 4, alors je maintiens, je vois la ligne d’arrivée, 3h56 … C’est gagné !

 

Récit de Valérie:

Je suis venue, j’ai vu et j’ai… beaucoup couru !
Après le Raid Amazones et avec les cours de l’ASM [et une dose d’insouciance] c’était l’année pour courir un 2ème marathon.

Avec application, j’ai suivi le plan cococté par Maître Yoda : objectif 4h45 (contre 5h14 il y a 5 ans). Pour l’atteindre, il me fallait une meilleure condition physique et bien gérer mon allure pour éviter le Mur. Résultat, même avec un dépassement de 10 mn, je vais dire que j’ai réussi.
8 avril. Pression et ambiance festive sur les Champs Elysées, la foule de coureurs, le soleil, les couleurs, la musique, le groupe ASM en soutien sur le mobile, les copines dans le sas de départ avec moi… un début de matinée gorgé d’émotions.

Départ à 10h08, il fait déjà chaud, je laisse Sandra et Christine pour dérouler mon plan (je connais le parcours et les dénivelés par cœur !). Je m’autorise à démarrer un peu plus vite que l’allure ciblée car les 6 premiers km sont en descente jusqu’à Bastille. Je ralentis ensuite. Soleil en pleine face et chaleur, je commence à trouver ça dur à partir du 13ème km… gloups, ça fait tôt « mais qu’est ce que je fais là, je ne vais pas y arriver ! ». Le bois de Vincennes n’apporte pas d’ombre, les feuilles ne sont pas encore là. Je bois beaucoup (camelbak fini au semi, ensuite ravitos), je commence à manger mes fruits secs pour essayer de trouver du jus… Alllllez ! Je sais que le dénivelé est favorable du km 15 au km 28 (c’est là que j’étais sensée «profiter» de la course) mais ça ne suffit pas, je suis en dessous de mon allure théorique. Je me sens moins bien qu’en prépa, impression d’être poussive, engluée sur le bitume comme un chewing-gum ramolli ; je comprends que l’objectif est compromis. Tant pis, faudrait au moins finir, ce qui est loin d’être gagné. Un salut à mon frère au km 22, ça fait plaisir ; puis le Paris des quais, c’est beau ; guinguette sur la Seine, c’est sympa ; pseudos-fantômes dans le tunnel des Tuileries, bof, même pas peur. Et toujours ce manque d’énergie. Heureusement je ne souffre pas trop des 3 ou 4 remontées de tunnels.

Au km 30, grosse blague, il y a des décors représentant des murs ! c’est vrai qu’à partir de là je vois sur les côtés des gens s’étirer, marcher, boiter ou à terre. Bizarrement je me sens mieux, je visualise mentalement le reste du parcours, ma tête commence à me dire « ça peut le faire ». Bientôt le Bois de Boulogne, le parcours va monter et j’accepte l’allure comme elle vient, après tout maintenant je suis quasi convaincue que je peux finir, sans marcher et pour l’instant sans souffrir des jambes. Je profite des jets d’eau des pompiers pour me rafraîchir, des fanfares et des danseurs travestis pour me distraire. Entre deux groupes de musique, c’est le silence dans les rangs, ça souffre. Je serre les dents avec un point de côté du km 34 au 39, grrr. Je double les clopins-clopant. Je repère mon mari, il court quelques mètres avec moi, cool, il me dit que j’ai l’air bien (il se souvient de mon agonie à partir du km 25 lors de mon 1er marathon). Allez, plus que 2 km de faux-plat à tenir, je m’inquiète de ne toujours pas repasser le périph « mais ça n’en finit jamais ? » et je termine enfin, soulagée de passer la ligne d’arrivée. Relâchement, je marche, mes jambes sont lourdes mais sans plus… youpi, toujours vivante ! Je vais chercher la grosse médaille MDP, je sors de mes quasi 5 heures en bulle et me reconnecte avec le monde autour. Je l’ai fait !
Je n’en reviens pas d’avoir couru autant, j’ai bien senti les kilomètres défiler mais pas le temps passer.

Avec mon petit niveau, j’ai quand même relevé ce défi fou, si bien portée par le club pour la prépa, c’est tellement appréciable.

Merci à tous pour vos soutiens, encouragements, conseils… en particulier à Laurent M., Fabrice et Tonio.

 

Récit d’Eric:

Commençons par le commencement, après mes 3H52 de LA ROCHELLE sur mon premier marathon et ma démarche chaloupée du lendemain, je décide très vite de m’inscrire sur PARIS.
Et une question se pose : Que changer dans mon plan d’entrainement pour ne pas avoir cette chape de plomb au 26ème et la subir?
Pour LA ROCHELLE on a travaillé : l’allure et le fractionné et pas plus de 40 km/ semaine au plus fort. Je décide d’augmenter les km et de ne pas travailler le fractionné mais de renforcer mes jambes par des côtes. Je réalise tous les entraînements du mardi et du jeudi pour les entraînements, je me rajoute une sortie le mercredi,une sortie le samedi et une sortie le dimanche. J’arrive au total à 70 km/semaine et des côtes…jusqu’à deux semaine du MDP ou je divise par deux ma charge d’entrainement et que l’échauffement du club le dernier jeudi avant le MDP : J’avais les crocs et je récupère mon dossard grâce à Valérie…Je décide de dormir sur PARIS la veille et visite le salon du running en pensant déjà à l’après le MDP…Je passe une nuit correcte et me rend en métro à l’étoile : il fait super beau et des toilettes à perte de vue sur cette place de l’étoile : Quel bonheur ! Je rentre dans mon SAS 3H30 en me disant ne te mets pas la pression suit ton meneur d’allure autant que tu peux et voit ce que cela donne…
Top départ : tous les signaux sont au vert, je me sens bien mais je trouve qu’il commence à faire chaud très vite et je me dis bois et rebois et arroses toi. Je termine mes 5 km comme prévu : le meneur d’allure est un véritable métronome. Les 10 premier sont passés, je ne vois que le porte drapeau et ne pense qu’à ne pas le lâcher…Je commence à en avoir marre de slalomer en me disant de ne pas trop me fatiguer. Les 15 premiers nickel en me disant que tout se passe à merveille sauf la chaleur : une bouteille pris au ravito et une autre pour éviter de prendre un coup de soleil sur la caboche et pour ne pas être en surchauffe…J’en ai marre de faire l’accordéon dans mon allure…mais bon je n’ai pas le choix et j’espère que ça va pas me coûter cher en énergie!Beaucoup de monde nous encourage et la musique et ces groupes tout le long un vrai bonheur…par contre je ne regarde pas les monuments ou autre, je reste concentré sur la route en évitant les bouteilles, les pelures d’oranges ou de bananes…21 km, je me dis attention tu es encore bien, tu es just à coté du meneur d’allure et out va bien sauf la chaleur, je sens que mon crâne dégarni subis les assauts du soleil et me dis que j’aurais pu penser à une casquette ou à la crème solaire! 25 km, j’ai toujours très chaud mais je tiens et je me dis au 26 ème contrairement à LA ROCHELLE, je ne veut pas subir ma chape de plombes je la crains : rien il ne se passe rien j’en suis content mais je l’attend cette P…..de chape rien 27/28/29/30 km j’ai toujours chaud mais rien je maintient mon allure! Arrive le 30 ème et je me dis ça y est le mur va arrivé : RIEN tout va bien et je m’en étonne je me dis ça va arriver fais gaffe et RIEN , biensûr, la fatigue arrive mais je connais et c’est normal..je continue en ralentissant un peu et je laisse partir mon porte drapeau : je sais que je terminerais en dessous de 3H45 et j’en suis content, je sais aussi que je dépasserais les 3H30 et alors! je bosse demain et je ne veux pas me faire mal à tenir ce rythme: j’ai trop chaud et je commence à avoir peur de l’insolation : c’est le problème d’être du métier, je m’inquiète mais je tiens en me disant que je peux faire moins que 3H40!
Je termine en 3H39 et 42 seconde : je suis ravis prends mon t-shirt et ma médaille et vous savez à quoi je pense ? aux autres qui sont là alors je regarde mon portable et je regarde où sont mes partenaires de club grec à l’application du MDP que j’avais installer la veille au soir…
Hâte de vous lire et de connaître votre ressenti….
A quand le prochain pour moi bientôt c’est sûr…Je regarde et je crois que j’ai même choisis…
Bises à tous et merci pour vos encouragements et vos petits mots.

 

Récit de Sandra:

Après mon premier marathon de la Rochelle fin novembre, mes acolytes et de nouveaux, se sont inscrits pour celui de Paris. Pour des raisons personnelles et aussi parce que je n’avais pas envie de me refaire 3 mois de prépa je laisse filer.
Mais je reprends la compétition, avec un semi début janvier, un trail de 24km à la fin du mois et le semi de paris avec mon objectif atteint : passer sous les 2h.
Viennent les vacances à la Réunion et ce message de Valérie : « ma copine laisse son dossard pour le marathon » !!! hummm… que faire ? Je suis plutôt satisfaite de mes dernières courses, je gère mieux l’hydratation et l’alimentation sur de longs trajets et comme je suis en vacances et peut être avec 2 ou 3 dodo et rhum arrangés de trop dans l’organisme, je me sens dans une forme olympique ! On fait énormément de randonnées en montagne ça peut passer !!!

En dehors de Christine qui est ravie que je le fasse avec elle, Eric, mon père et mon frère qui m’encouragent, la réaction de mon entourage se résume à « tu es folle » !! De toute façon c’est fait, je ne récupèrerais pas ma prépa en 2 semaines juste avant, alors je préfère garder mes forces et fait 3 entrainements avec une distance max de 16km.
La semaine qui précède c’est repos, alimentation équilibrée , de l’eau, de l’eau et encore de l’eau 

C’est le jour J, et …gros coup de stress au réveil ce que je n’avais pas du tout ressenti jusque là. Je retrouve ma Cricri devant le box et là pouf tout va mieux. Elle m’avait tellement bien donné l’allure sur le semi un mois avant et on avait pris beaucoup de plaisir à courir ensemble, qu’aujourd’hui ce sera pareil !!! On retrouve Valérie dans le SAS, petit moment d’émotion et hop départ.

La mise en route est toujours difficile et je me méfie de la chaleur, on part tranquille. On reste entre les 2 portes drapeaux de 4h30. Les premiers ravitos c’est juste LA GUERRE… tellement il y a de coureurs et on décide d’alterner : un coup c’est Christine qui va chercher les bouteilles d’eau et le suivant c’est moi. Je suis en mode économie d’énergie !!! Un gel tout les 10km et des pâtes de fruits entre, quand je sens un peu de fatigue. Au 25e Christine m’annonce qu’elle est dans le rouge et s’arrête, je comprends qu’elle ne repartira pas et déçue je continue avec l’objectif du 29e km ou mon frère m’attend pour courir avec moi. Et SURPRISE : mon père est en tenue prêt à suivre aussi et un peu plus loin ma mère et mon chéri dont la venue est inattendue. Ça fait chaud au cœur, ils comprennent l’ambiance, le dépassement de soi, pourquoi je le fais…

On passe le mur des 30 et tout va bien, je m’attends à tout moment à sentir cette chape de plomb des pieds jusqu’au ventre qui m’avait surprise à la Rochelle mais non. Au 35e je ralentis car la fatigue se fait sentir et les muscles se raidissent de plus en plus. J’ai perdu mon gel coup de fouet sur le parcours mais mon frère me répète que le « coup de fouet » c’est lui qui va me le mettre si je me pousse pas les fesses !!! ça remotive !! La demoiselle qui porte le drapeau 4h30 me reconnaît en me dépassant et me prend les épaules en me glissant quelques mots d’encouragements. Ils ne suffisent pas hélas à me faire ré accélérer, par contre le panneau 40km, et le fait se sentir l’écurie… oui !!!

Pour conclure, Finisher de mon 2e marathon de la saison en 4h43. Sept minutes de mieux que le premier. Beaucoup de plaisir sur cette course, un très beau parcours qui m’a réconcilié avec la Ville Lumière. Une belle émotion quand j’ai vu ma famille et le soutient qu’elle m’apportait sur cette épreuve. Je suis admirative vis à vis de tous les marathoniens qui courent seuls, je ne sais pas si je pourrais passer la ligne d’arrivée sans aide morale. Une expérience enrichissante et heureuse !!!

NB : Christine, pour une fois tu t’es écoutée c’est déjà ENORME. C’est toujours un plaisir de courir avec toi. Des marathons il y en aura d’autres. Prends soin de toi.

 

Résultats :

Christine Laroche : abandon au 25éme (Tu te vengeras l’année prochaine ma Cricri !)
Eric Lonchampt : 03:39
Fabrice Norel : 03:43
Jérôme Tanchot : 03:55
Laurent Leturger : 04:11
Nicolas Soja : 03:41
Sandra Garandel : 04:43
Thomas Boudrot : 04:30
Valérie Froissart: 04:55

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5 commentaires sur “Marathon de Paris 2018

  • mm
    Laurent Leturger Auteur de l’article

    Bravo Tom!
    Le gainage !!!! C’est l’une des premières phrases qui m’a marquée lorsqu’il y a 2 ans je faisais mon premier entrainement au sein de l’ASM et que je faisais connaissance de notre super coach Tonio, il m’a dit : « Si tu n’as pas un bon gainage sur un marathon tu vas souffrir à partir du 30éme c’est sur ! ».
    Et depuis ce jour je m’efforce de faire au moins 6 séances de 10mn de gainage par semaine…. Et effectivement ça aide, car le gainage porte le poids de ton corps et contribue à laisser tes jambes se focaliser sur l’effort de course !
    On en reparle prochainement !

  • mm
    Laurent MASSET

    Beaucoup de récits qui me font plaisir.
    Bravo à toutes et à tous pour vos perfs. Mais j’ai une pensée particulière pour Christine qui a dû abandonner. Tu te dois une revanche et elle viendra.
    Jérôme : belle gestion de course. La barrière des 4 heures n’est pas une finalité.
    Eric : les 3h30 sont (et doivent) être ton prochain objectif. Tu en as les moyens!
    Sandra : l’expérience aide mais tu vaux moins de 4h30 championne . Alors, continue…
    Valérie : partir trop vite même si la descente des Champs Élysées incitent à partir vite, je n’approuve pas . Et je l’avais bien répété pourtant.
    Laurent L : tu commences à être expérimenté à présent. Il faut savoir s’adapter à la forme du jour. Et quand c’est dur, c’est dur . Bravo pour avoir serrer les dents et rentrer à l’écurie. Il m’a semblé m’entendre quand je lis tes sensations sur les premiers kilomètres
    Nico : meneur d’allure est une belle mission que j’affectionne particulièrement. La réussite de ceux qui t’accompagne emportées davantage sue ton propre chrono.
    Thomas : je termine par toi le néo-marathonien. Bienvenue dans la grande famille ! Même si ta tactique de course à 5.20 au km était suicidaire. Tu feras beaucoup mieux au prochain avec l’expérience. Pas d’objectif chrono dur un premier. Juste finir.
    Je suis un peu bavard ce soir. L’âge sans doute…