Semi marathon des sources du lac d’Annecy 2021 8


Voici le récit de Carine, sur la première édition du semi des sources du lac d’Annecy qui s’est déroulé le dimanche 3 Octobre.

Récit de Carine : Semi marathon des sources du lac d’Annecy, 21,1 km au paradis…ou presque

Le semi de Bois d’Arcy ne m’a pas laissé un souvenir idyllique pour ma première course officielle. Cependant, j’en ai tiré une force et un désir d’oser qui vont m’accompagner un bon moment dans ma vie quotidienne.
Malgré tous ces points positifs, je sens une légère frustration au fond de moi. Le stress enduré lors de cette première épreuve m’a vraiment gâché mon plaisir.
Le lac d’Annecy et ses environs promettaient de m’offrir le cadre idéal pour me lancer sur une course dont l’objectif principal serait de prendre du plaisir. Alors me voilà partie pour refaire un semi, 3 semaines après le premier.
Cette fois-ci, pas d’entraînement, le travail ne me l’a pas permis et c’était peut-être mieux ainsi. Cela m’a évité la montée en pression. Je décide de partir avec ma famille la veille au soir, on fait une halte à Dijon chez une amie que je n’ai pas vue depuis plusieurs années, c’est l’occasion.
Le samedi arrive, le soleil radieux nous accueille à Annecy. On se ballade un peu, on se pose au bord du lac. Le soir nous logeons à 5min du départ dans un appartement au pied des montagnes. L’air y est frais et reposant. Je m’endors assez bien mais au bout de 2h je me réveille prête à partir, il est 1h du matin. Là, le doute m’envahit. Il m’aurait étonné de ne pas stresser un minimum. Je me dis que ça n’est pas sérieux, que je ne suis pas entraînée, mon corps va t’il supporter cet effort…? puis je décide de m’arrêter le lendemain si je suis en difficulté, au pire j’aurais une ballade sympa (mais bon, j’aimerais bien décrocher la médaille quand même).
Le lendemain je suis dans le sas de départ (le dernier), la dernière, à 3min du départ. Mes filles ayant décidé de faire des acrobaties sur le toboggan de la résidence avant de partir, et moi ayant oublié mon dossard dans l’appartement… on aurait pu faire mieux comme départ détendu. Bref, je part, avec la quasi certitude d’arriver la dernière, tant pis, je ne suis pas là pour le chrono, alors j’ouvre les yeux bien grands, les narines et les oreilles aussi, bien décidée à m’imprégner de ce lieu que je trouve grandiose.
Le lac est là, turquoise, sur ma droite. Les montagnes majestueuses de chaque côté, et moi, je suis au milieu, comme dans le creux d’une main bienveillante. Je me laisse porter gentiment, je prends quelques photos de temps en temps. Les 10 premiers km passent sans encombre, je les fais en à peine 1h. Je me sens bien, détendue, je viens de passer un petit village de montagne, charmant. Les bénévoles sont là encore fort sympathiques. Aux ravitos, en plus de l’eau, on nous propose de l’énergie, je suppose qu’il s’agit de gel, mais je n’en ai jamais pris, je ne vais pas tester maintenant. Je reste avec mon eau et ma petite flasque de sirop de citron. Au km 13, je commence à croiser les premiers coureurs sur le retour, certains sont rouges, on dirait des machines de guerre, moi je suis à la cool, on ne joue clairement pas dans la même catégorie. L’un d’entre eux me dit bravo, je comprends qu’il ne doit pas y avoir grand monde derrière moi, ça me fait rire. Je vois cependant qu’ils se font une petite côte, et que donc, j’y passerai aussi, et ça, ça me fait moins rire.
Un peu avant le km15, on traverse un tunnel, il y fait frais, ça fait beaucoup de bien. La température dehors est bonne mais ce tunnel a quelque chose d’atypique qui me plait bien. A partir du km 16, je vois les coureurs devant moi qui commencent à marcher, je tiens bon mais je commence à fatiguer aussi. Je compte les km en boucle dans ma tête, je reviens à la course en puisant un peu d’énergie dans la beauté du paysage.
Tant qu’il est là j’en profite. Au km19, il disparaît, j’entends la clameur de la foule à l’arrivée mais elle est loin et je ne vois pas l’arche. Trop de gens marchent désormais, mon mental me fait défaut, j’ai le cardio trop élevé, je suis dans le rouge depuis longtemps. Je ne suis pas essoufflée, juste fatiguée, c’est décidé, la prochaine fois je teste le gel ou les boissons isotoniques ou je me force à manger un truc histoire de me booster un peu. Je me décide à marcher un peu, juste pour faire redescendre le cardio. A l’approche du dernier km, je repars et cette fois j’accélère jusqu’à l’arche que je passe avec une grande émotion. J’attrape au vol une médaille, elle est belle et c’est ma première. Je suis émue, je pleure. Je finis en 2h18, même chrono que Bois d’Arcy, pourtant j’ai été plus rapide à priori… 300e sur 325, il n’y avait effectivement pas grand monde derrière moi 🙂

C’est presque un podium, mais à l’envers :))

Avant de rentrer, nous décidons de faire un peu de canoë avec les enfants histoire de profiter encore un peu de l’immensité et de la grâce de ce lac majestueux.

Plusieurs jours après, les paysages défilaient encore dans ma tête. J’ai trouvé dans cette course le plaisir que je cherchais. je n’ai pas fait un super chrono, mais j’ai dépassé mes angoisses et j’ai gagné un peu plus en confiance en moi, et ça, c’est énorme. Merci Annecy !

 

Résultat :

Carine : 02:18:33

 

Galerie photos :

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8 commentaires sur “Semi marathon des sources du lac d’Annecy 2021

  • mm
    Laurent Leturger Auteur de l’article

    Carine, que dire ? que tu es humble, tes 2 premières courses sont des semi (excusez du peu) , et ce n’est pas donné à tout le monde. Ta démarche est incroyable, héroïque et très gratifiante !!! tu y es allée à l’arrache, sans te poser de question. Quelque soit ton chrono, ta position! tu l’as fait (cf les photos sur la ligne d’arrivé). A l’ASM on ne cherche pas forcément le dépassement face aux autres, mais le dépassement face à soit même, de ce coté là tu as gagné !!!
    Massive congratulations !!!!

  • Benoit ROUDAUT

    Impressionnante !!!
    Tu va avoir une sacré saison et une expérience de folie à ce rythme (2 semis par mois).
    Le stress s’apprivoisera avec le temps, même si chaque course est unique. Il faut bien tester pour se connaître, et ainsi essayer de ne pas reproduire un mal vécu.
    En tous les cas, énormes bravos et merci pour ce partage à travers ce beau récit, pour cette belle course.

  • mm
    Laurent MASSET

    Bravo Carine pour avoir été au bout malgré tes doutes. Je reconnais, dans ton récit, une bonne partie du parcours du marathon qui passe li aussi par ce fameux tunnel avant Doussard. Au moins, tu as eu droit à un superbe paysage pour t’aider à aller au bout. Avec l’expérience, tu vas apprendre à descendre tes chronos en gérant ton stress et en apprenant à utiliser les gels a bon escient.