Le semi de Bois d’Arcy ne m’a pas laiss\u00e9 un souvenir idyllique pour ma premi\u00e8re course officielle. Cependant, j’en ai tir\u00e9 une force et un d\u00e9sir d’oser qui vont m’accompagner un bon moment dans ma vie quotidienne.
\nMalgr\u00e9 tous ces points positifs, je sens une l\u00e9g\u00e8re frustration au fond de moi. Le stress endur\u00e9 lors de cette premi\u00e8re \u00e9preuve m’a vraiment g\u00e2ch\u00e9 mon plaisir.
\nLe lac d’Annecy et ses environs promettaient de m’offrir le cadre id\u00e9al pour me lancer sur une course dont l’objectif principal serait de prendre du plaisir. Alors me voil\u00e0 partie pour refaire un semi, 3 semaines apr\u00e8s le premier.
\nCette fois-ci, pas d’entra\u00eenement, le travail ne me l’a pas permis et c’\u00e9tait peut-\u00eatre mieux ainsi. Cela m’a \u00e9vit\u00e9 la mont\u00e9e en pression. Je d\u00e9cide de partir avec ma famille la veille au soir, on fait une halte \u00e0 Dijon chez une amie que je n’ai pas vue depuis plusieurs ann\u00e9es, c’est l’occasion.
\nLe samedi arrive, le soleil radieux nous accueille \u00e0 Annecy. On se ballade un peu, on se pose au bord du lac. Le soir nous logeons \u00e0 5min du d\u00e9part dans un appartement au pied des montagnes. L’air y est frais et reposant. Je m’endors assez bien mais au bout de 2h je me r\u00e9veille pr\u00eate \u00e0 partir, il est 1h du matin. L\u00e0, le doute m’envahit. Il m’aurait \u00e9tonn\u00e9 de ne pas stresser un minimum. Je me dis que \u00e7a n’est pas s\u00e9rieux, que je ne suis pas entra\u00een\u00e9e, mon corps va t’il supporter cet effort…? puis je d\u00e9cide de m’arr\u00eater le lendemain si je suis en difficult\u00e9, au pire j’aurais une ballade sympa (mais bon, j’aimerais bien d\u00e9crocher la m\u00e9daille quand m\u00eame).
\nLe lendemain je suis dans le sas de d\u00e9part (le dernier), la derni\u00e8re, \u00e0 3min du d\u00e9part. Mes filles ayant d\u00e9cid\u00e9 de faire des acrobaties sur le toboggan de la r\u00e9sidence avant de partir, et moi ayant oubli\u00e9 mon dossard dans l’appartement… on aurait pu faire mieux comme d\u00e9part d\u00e9tendu. Bref, je part, avec la quasi certitude d’arriver la derni\u00e8re, tant pis, je ne suis pas l\u00e0 pour le chrono, alors j’ouvre les yeux bien grands, les narines et les oreilles aussi, bien d\u00e9cid\u00e9e \u00e0 m’impr\u00e9gner de ce lieu que je trouve grandiose.
\nLe lac est l\u00e0, turquoise, sur ma droite. Les montagnes majestueuses de chaque c\u00f4t\u00e9, et moi, je suis au milieu, comme dans le creux d’une main bienveillante. Je me laisse porter gentiment, je prends quelques photos de temps en temps. Les 10 premiers km passent sans encombre, je les fais en \u00e0 peine 1h. Je me sens bien, d\u00e9tendue, je viens de passer un petit village de montagne, charmant. Les b\u00e9n\u00e9voles sont l\u00e0 encore fort sympathiques. Aux ravitos, en plus de l’eau, on nous propose de l’\u00e9nergie, je suppose qu’il s’agit de gel, mais je n’en ai jamais pris, je ne vais pas tester maintenant. Je reste avec mon eau et ma petite flasque de sirop de citron. Au km 13, je commence \u00e0 croiser les premiers coureurs sur le retour, certains sont rouges, on dirait des machines de guerre, moi je suis \u00e0 la cool, on ne joue clairement pas dans la m\u00eame cat\u00e9gorie. L’un d’entre eux me dit bravo, je comprends qu’il ne doit pas y avoir grand monde derri\u00e8re moi, \u00e7a me fait rire. Je vois cependant qu’ils se font une petite c\u00f4te, et que donc, j’y passerai aussi, et \u00e7a, \u00e7a me fait moins rire.
\nUn peu avant le km15, on traverse un tunnel, il y fait frais, \u00e7a fait beaucoup de bien. La temp\u00e9rature dehors est bonne mais ce tunnel a quelque chose d’atypique qui me plait bien. A partir du km 16, je vois les coureurs devant moi qui commencent \u00e0 marcher, je tiens bon mais je commence \u00e0 fatiguer aussi. Je compte les km en boucle dans ma t\u00eate, je reviens \u00e0 la course en puisant un peu d’\u00e9nergie dans la beaut\u00e9 du paysage.
\nTant qu’il est l\u00e0 j’en profite. Au km19, il dispara\u00eet, j’entends la clameur de la foule \u00e0 l’arriv\u00e9e mais elle est loin et je ne vois pas l’arche. Trop de gens marchent d\u00e9sormais, mon mental me fait d\u00e9faut, j’ai le cardio trop \u00e9lev\u00e9, je suis dans le rouge depuis longtemps. Je ne suis pas essouffl\u00e9e, juste fatigu\u00e9e, c’est d\u00e9cid\u00e9, la prochaine fois je teste le gel ou les boissons isotoniques ou je me force \u00e0 manger un truc histoire de me booster un peu. Je me d\u00e9cide \u00e0 marcher un peu, juste pour faire redescendre le cardio. A l’approche du dernier km, je repars et cette fois j’acc\u00e9l\u00e8re jusqu’\u00e0 l’arche que je passe avec une grande \u00e9motion. J’attrape au vol une m\u00e9daille, elle est belle et c’est ma premi\u00e8re. Je suis \u00e9mue, je pleure. Je finis en 2h18, m\u00eame chrono que Bois d’Arcy, pourtant j’ai \u00e9t\u00e9 plus rapide \u00e0 priori… 300e sur 325, il n’y avait effectivement pas grand monde derri\u00e8re moi \ud83d\ude42<\/p>\n
C’est presque un podium, mais \u00e0 l’envers :))<\/p>\n
Avant de rentrer, nous d\u00e9cidons de faire un peu de cano\u00eb avec les enfants histoire de profiter encore un peu de l’immensit\u00e9 et de la gr\u00e2ce de ce lac majestueux.<\/p>\n
Plusieurs jours apr\u00e8s, les paysages d\u00e9filaient encore dans ma t\u00eate. J’ai trouv\u00e9 dans cette course le plaisir que je cherchais. je n’ai pas fait un super chrono, mais j’ai d\u00e9pass\u00e9 mes angoisses et j’ai gagn\u00e9 un peu plus en confiance en moi, et \u00e7a, c’est \u00e9norme. Merci Annecy !<\/p>\n
<\/p>\n
R\u00e9sultat :<\/strong><\/p>\n Carine : 02:18:33<\/p>\n <\/p>\n Galerie photos :<\/strong><\/p>\n
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