C\u2019est donc avec un esprit revanchard que je prenais le d\u00e9part sous un ciel maussade mais avec une temp\u00e9rature cl\u00e9mente qui n\u2019avait rien \u00e0 voir avec Rouen.<\/p>\n
J\u2019adopte d\u00e8s le d\u00e9part une allure de 5\u201930\/km, un peu devant le meneur des 4h00. Tout va bien m\u00eame si j\u2019ai les jambes un peu lourdes au d\u00e9part due \u00e0 une fatigue r\u00e9siduelle des marathons pr\u00e9c\u00e9dents.<\/p>\n
A la sortie de Tours, le ciel s\u2019assombrit fortement et on a droit \u00e0 une violente averse accompagn\u00e9e d\u2019un fort vent de face, ce qui complique la t\u00e2che car je sais bien que les efforts consentis pour maintenir la cadence se paie cash plus tard. Le parcours longe le Cher \u00e0 pr\u00e9sent, au milieu d\u2019un paysage bucolique. On court sur une piste cyclable qui traverse de nombreux massifs forestiers qui nous prot\u00e8gent des intemp\u00e9ries.<\/p>\n
Au 13\u00e8me<\/sup> km, j\u2019acc\u00e9l\u00e8re le rythme \u00e0 l\u2019entr\u00e9e du village de Savonni\u00e8res au moment-m\u00eame o\u00f9 des trombes d\u2019eau s\u2019abattent sur nous. Je fais donc le dos rond en attendant que cela se calme d\u2019autant que les spectateurs encouragent volontiers les coureurs \u00e0 l\u2019abri de leurs parapluies.<\/p>\n Au 17\u00e8me<\/sup> km, on rentre dans les fameux jardins du ch\u00e2teau de Villandry, particuli\u00e8rement r\u00e9put\u00e9s pour sa beaut\u00e9 et o\u00f9 les parterres sont constitu\u00e9s non pas de fleurs mais de l\u00e9gumes de toutes vari\u00e9t\u00e9s et de toutes couleurs (choux, poivrons, salades, etc\u2026) et qui forment des arabesques incroyables au sein d\u2019un jardin \u00e0 la Fran\u00e7aise.<\/p>\n Puis on rejoint les bords du Cher. Passage du semi en 1h51 conforme \u00e0 mes pr\u00e9visions, jusqu\u2019\u00e0 Savonni\u00e8res, o\u00f9 on franchit la rivi\u00e8re au terme d\u2019un joli raidillon o\u00f9 se sont mass\u00e9s les spectateurs qui se rendent bien compte de la difficult\u00e9 de ce passage. J\u2019ai alors quasiment fait la jonction avec le meneur des 3h45 qui entra\u00eene avec lui un gros contingent de coureurs.<\/p>\n J\u2019en profite pour r\u00e9cup\u00e9rer \u00e0 l\u2019abri de ce groupe d\u2019autant que les averses et bourrasques de vent alternent sans arr\u00eat. Arriv\u00e9s sur Berthenay, le long de la Loire, on amorce d\u00e8s lors le retour sur Tours et, surtout, on a dor\u00e9navant le vent dans le dos, ce qui change radicalement la donne.<\/p>\n Le rythme est soutenu et le peloton s\u2019est consid\u00e9rablement r\u00e9duit depuis le 30\u00e8me<\/sup> km. Au 32\u00e8me<\/sup>, ayant de bonnes sensations et notamment aucun ressenti de fatigue, je d\u00e9cide d\u2019acc\u00e9l\u00e9rer l\u2019allure et j\u2019abandonne le grupetto. Je suis d\u00e9sormais sur une cadence de 5\u201909-5\u201912\/km et except\u00e9 au 41\u00e8me<\/sup> km o\u00f9 se trouve une petite mont\u00e9e, je tiens l\u2019allure sans probl\u00e8me.<\/p>\n La derni\u00e8re ligne droite, juste avant le pont Wilson, est aval\u00e9e promptement et j\u2019en finis en 3h43mn16sec exactement avec les derniers 10 km parcourus en 48 mn, l\u2019un de mes meilleurs chronos sur 10 km mais courus, cette fois, sur un marathon et, qui plus est, sur la fin de celui-ci, ce qui me laisse quelques regrets comme \u00e0 Cracovie o\u00f9 j\u2019aurais pu m\u2019approcher de mon record. Qu\u2019importe, je suis n\u00e9anmoins satisfait d\u2019avoir pris ma revanche sur Rouen et d\u2019avoir contr\u00f4l\u00e9 ma course jusqu\u2019au bout sans subir. Le record finira bien par tomber un jour\u2026 ou pas. Mais ceci est une autre histoire.<\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n Laurent Masset<\/strong><\/p>\n <\/p>\n
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